Le FMI a revu à la baisse ses prédictions sur la croissance de l’économie tchèque
Les nouvelles prévisions du FMI publiées mercredi sont considérées comme comptant parmi les plus pessimistes depuis la fin de la guerre. Le FMI prévoit une baisse de l’économie mondiale de 1,3 %, en 2009. Quant à la République tchèque, l’estimation est de 3,5 %, alors qu’au mois de février 2009, le FMI évaluait à 1,3 % seulement la baisse du PIB.
Cette contraction range la République tchèque à l’une des plus mauvaises positions parmi ses voisins, et elle a surpris certains analystes, comme David Marek de Patria Finance :
« De mon point de vue, cette prévision est assez surprenante. Le FMI se base, d’une part, sur son propre modèle conçu pour l’économie tchèque et, de l’autre, sur des consultations qu’il mène avec des experts et des économes en République tchèque. »
Or, justement, les prévisions des institutions tchèques diffèrent. Ainsi, le gouverneur de la Banque centrale a admis une baisse du PIB de 2 %. La même évolution est prévue par le ministre des Finances sortant. Les analystes sont quant à eux plus optimistes, en situant la baisse prévue entre 1 et 3 %. Ce n’est pas la première fois que les estimations diffèrent. Les médias évoquent le cas du mois d’avril 2008, lorsque le FMI établissait à 4,2 % la croissance de l’économie tchèque, alors qu’en réalité elle était de 3,2 %. Pour ce qui est des prévisions pour 2010, le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, s’attend à ce que l’économie tchèque affiche une croissance timide autour de 0,1 %. Beaucoup dépendra de la situation des économies des pays les plus industrialisés.
Quelle est la réaction de la Banque nationale tchèque aux prédictions bien noires venant de Washington ? On écoute Eva Zamrazilová, membre du conseil bancaire :« A l’heure actuelle, la Banque centrale prépare une nouvelle prévision. Sa variante plus pessimiste prévoit une baisse du PIB de 2 %. Cette estimation tient déjà compte des dernières évaluations de la situation à l’étranger. »
A la question de savoir ce que signifierait pour les citoyens tchèques la réalisation des prédictions du FMI selon lesquelles le PIB devrait baisser de 3,5 %, en 2009, Eva Zamrazilová estime que l’impact serait différencié. En tous cas, la consommation stagnerait ou afficherait une hausse légère, favorisée notamment par les bas prix. Car l’inflation ne sera pas, selon elle, un problème cette année.