La République tchèque s’est retirée de la conférence de l’ONU sur le racisme
En qualifiant Israël de pays « au gouvernement raciste », le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a provoqué un tollé diplomatique, lundi, à Genève, à l’occasion de l’ouverture de la conférence sur le racisme « Durban II » organisée par l’ONU. En signe de protestation, plusieurs dizaines de diplomates ont quitté la salle pendant son allocution radicale. Parmi eux figuraient également les représentants tchèques.
Si les Tchèques ont repris place dans la salle un peu plus tard dans la journée pour le discours du chef de la diplomatie norvégienne, ils ont finalement décidé de se retirer définitivement de la conférence. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a justifié sa démarche en indiquant que « comme nombre de nos partenaires démocratiques, qu’ils soient membres ou non de l’UE, nous ne pouvons pas tolérer de cautionner par notre présence des attaques anti-israéliennes tout à fait inacceptables ».
La République tchèque a ainsi rejoint les quatre Etats membres de l’UE, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Pologne, qui avaient préalablement décidé de boycotter la conférence. Une position qui n’est pas innocente alors que le gouvernement tchèque assume la présidence tournante de l’UE. Certaines voix se sont toutefois élevées pour s’étonner de la présence d’une représentation tchèque en Suisse alors que Prague défend traditionnellement une position pro-israélienne et qu’un discours provocateur et controversé du président iranien était fortement prévisible. Une question de bien-fondé que comprend Michal Broza, directeur du centre d’information de l’ONU à Prague :« Bien entendu, ce serait plutôt au représentant de la République tchèque de répondre à cette question. Mais je tiens quand même à ajouter que je considère la décision prise par la République tchèque, en tant que pays présidant l’Union européenne, de participer à la conférence comme très responsable. »
Suite à l’annonce du retrait tchèque des quatre derniers jours de la conférence, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zuzana Opletalová, a indiqué que même si la République tchèque était déçue du projet proposé de déclaration finale, elle avait décidé d’envoyer son ambassadeur auprès de l’ONU afin de témoigner de son soutien à la lutte contre le racisme.