Bernard Boidin, de la Mission économique de Prague : « La République tchèque résiste mieux à la crise que d’autres pays »
Bernard Boidin, chef de mission et conseiller économique et social dirige la Mission économique de Prague. Il nous explique quelle sont ses fonctions et commente la situation des échanges économiques franco-tchèques dans le contexte actuel de crise.
« Dans ce contexte de crise économique, dans lequel il ne faut pas être trop dominé par le pessimisme ambiant, il y a une dynamique dans nos relations commerciales bilatérales. Elles progressent depuis plus de 10 ans, elles se sont beaucoup dynamisées depuis l’adhésion de la République tchèque à l’Union européenne. Nous échangeons en bilatéral plus de 8 milliards d’euro de produits. La République tchèque enregistre vis-à-vis de la France un excédent commercial. La France est ici le 6ème ou 7ème partenaire commercial, le 4ème investisseur puisqu’il y a plus de 480 entreprises françaises implantées sur ce marché et donc nous souhaitons que les domaines qui souffrent actuellement soient compensés par de nouvelles arrivées, de nouveaux échanges dans le domaine des biens de consommation, dans le domaine des services, dans le domaine aussi des savoir-faire en terme de recherche et développement. Il y a là des marges de progression. Et j’observe qu’en dépit de la crise, des investissements nouveaux ont été enregistrés ces derniers temps. Il y a dans le domaine pharmaceutique ce mariage entre Sanofi et Zentiva, mais il y a d’autres projets qui sont en cours et des entreprises françaises qui continuent à engager leur implantation sur ce marché, dans le domaine de la distribution spécialisée par exemple. Il y a aussi de grands projets qui vont être menés en République tchèque et auxquels peuvent contribuer des entreprises françaises qui sont excellentes et de renommée mondiales et qui sont présentes ici. »
En République tchèque, vous êtes un observateur privilégié de l’économie tchèque. Pensez-vous qu’elle parvient à résister à la crise globalement ?
« Jusqu’à présent, à notre grande surprise, mais c’était une analyse, oui. D’abord, la République tchèque n’est pas rentrée dans la crise en même temps que les autres pays parce qu’il n’y a pas eu de crise financière ici. C’est une crise qui a été importée parce que c’est un pays qui est extrêmement ouvert sur l’extérieur. Je l’ai évoqué tout à l’heure pour les échanges qui sont extrêmement importants puisqu’ils représentent plus de 130% du PIB tchèque. Il est normal maintenant que la République tchèque soit directement impactée par la baisse d’activités dans tous les pays avec lesquels elle commerce et elle échange. Les pays des Etats membres de l’UE représentent 80% des échanges du pays. Quand on voit la chute observée, que ce soit en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni mais aussi dans les pays voisins, il n’est pas étonnant que la République tchèque soit touchée. Il est clair qu’elle part d’une situation où les fondamentaux économiques sont très solides. Sa résistance à la crise est meilleure que d’autres pays qui sont dans des situations plus fragiles, plus précaires. »
Dans le cadre de cette année économique franco-tchèque, de nouvelles manifestations seront organisées très prochainement, avec par exemple, le 24 avril prochain, un séminaire sur la propriété intellectuelle et la contrefaçon suivi quelques jours plus tard d’un colloque bilatéral sur les partenariats public-privé.