Miroslav Zikmund souffle ses 90 bougies
Miroslav Zikmund, qui formait avec Jiří Hanzelka, déjà décédé, le légendaire duo d’explorateurs tchèques ayant parcouru le monde au volant des fameuses automobiles Tatra, a fêté, le 14 février, ses 90 ans.
En gardant tout son élan et une excellente forme physique, Miroslav Zikmund souhaite encore partir en expédition. Avec son compagnon de route inséparable Jiří Hanzelka, décédé en 2003, il a visité 83 pays du monde et passé 10 ans sur la route ou plutôt sur les roues des fameuses automobiles Tatra 87 et 805 qui les ont rendu célèbres. Au cours de leurs expéditions, ils ont tourné près de 150 courts métrages et 4 longs métrages et pris pas moins de 120 000 photos. Leur aventure est décrite dans une vingtaine de récits de voyages et une série de reportages tapés à la machine et ensuite radiodiffusés qu’ils envoyaient continuellement à Prague, par avion…
Pourtant, il y a eu une interruption dans leur carrière. Pendant près de 20 ans, Hanzelka et Zikmund ont été interdits de publication et ne pouvaient pas sortir de leur patrie. Si donc leur première expédition en Afrique et en Amérique latine entreprise de 1947 à 1950 a été richement documentée, la seconde réalisée entre 1959 et 1964 n’a été décrite que presque un demi-siècle plus tard : en 2008 seulement paraît le récit du voyage intitulé « Piège à l’équateur, Indonésie mystérieuse. » Pourquoi si tard ?
« Les événements connus comme ‘l’aide fraternelle des troupes soviétiques’, nous les avons condamnés, moi et Jiří Hanzelka. Et ainsi, lorsque nous avons commencé à écrire, en 1971, la suite du récit sur notre expédition à Ceylan, il n’y avait aucun espoir de pouvoir le terminer et nous avons été obligés d’y renoncer. »
De la seconde expédition emmenant les deux explorateurs en Asie, en Indonésie, en Océanie, au Japon et en Russie, Miroslav Zikmund raconte :
« Pendant 5 ans et demi, nous avons parcouru l’Asie, depuis la pointe la plus au sud de Ceylan, jusqu’à l’Océan glacial arctique. Nous sommes allés loin au-delà du Pôle Nord. On nous a permis de regarder la Terre d’en haut, à bord d’un hélicoptère, dans des régions où il ne serait pas possible de rouler avec notre Tatra. De Ceylan, nous sommes allés à Sumatra alors en pleine guerre civile, jusqu’à l’île de Nias, où nous étions les premiers reporters étrangers, après ceux de National Geographic. »
A la question de savoir s’il y a des pays qu’il n’a pas visité et s’il voudrait partir encore en expédition, Miroslav Zikmund n’hésite pas à répondre :
« Naturellement, je voudrais bien, la Chine n’a finalement pas figuré dans notre itinéraire, lors de notre seconde expédition : au moment de notre arrivée à la frontière chinoise, quand nous avons voulu demander les visas d’entrée, un conflit a éclaté entre Pékin et Moscou, et donc aussi, par la suite, entre Pékin et Prague, et les Chinois ne nous ont pas laissés entrer. »
La parution du livre « Piège à l’équateur, Indonésie mystérieuse », à la fin de l’année écoulée, a été un premier cadeau offert à Miroslav Zikmund pour fêter ses 90 ans. Une exposition qui sera inaugurée au musée Náprstek fera honneur au légendaire explorateur.