Plan d’aide aux travailleurs étrangers licenciés : 500 euros et billet d’avion pour le retour

Les travailleurs étrangers en République tchèque sont durement frappés par la crise économique. Par crainte que la perte de l’emploi n’approfondisse le risque d’activités illégales, le ministère de l’Intérieur propose un plan qui devrait faciliter le retour dans leurs pays des ressortissants étrangers licenciés, et lutter à la fois contre le travail illégal et la criminalité.

Photo: Archives de Radio Prague
Près de 12 000 travailleurs étrangers en République tchèque ont déjà perdu leur emploi. Le ministère du Travail évalue à 70 000 le nombre de ces nouveaux chômeurs, au milieu de l’année. Quand les travailleurs étrangers licenciés ne trouveront pas un autre emploi immédiatement après, les autorités tchèques vont les motiver à rentrer chez eux. Le plan est présenté par Vladimír Řepka, porte-parole du ministère de l’Intérieur:

« Deux variantes sont envisagées : l’une prévoit une contribution de 500 euros qui serait versée à ceux qui décideraient de quitter la République tchèque et retourner chez eux, selon la deuxième variante, la partie tchèque compenserait le montant du billet d’avion pour rentrer. »

Pour que le plan puisse être réalisé, il faudrait trouver 55 millions de couronnes dans les réserves. Tomáš Haišman, du département de la politique d’asile et de migration du ministère de l’Intérieur, ne cache pas certaines réserves, estimant que les premiers à apporter une aide aux migrants devraient être ceux qui les avaient embauchés.

L’aggravation du phénomène du travail au noir est redoutée par les auteurs d’une étude démographique de l’Université Charles. Celle-ci démontre que notamment les ressortissants des pays d’Asie et de l’ancien bloc soviétique ne voudront pas quitter la Tchéquie, préférant attendre et gagner de l’argent pour lequel ils étaient venus. La progression du travail au noir pourrait ainsi prendre une ampleur alarmante.

Ivana Liedermanová, chef des services communautaires de la municipalité de Pardubice, se dit sceptique sur la possibilité du départ des migrants qui, très souvent, ont tout vendu et n’ont pas où rentrer :

« Rentrer signifie retourner à des conditions encore pires et beaucoup plus incertaines… nous nous attendons à ce qu’ils ne voudront pas rentrer. »

Des contrôles plus conséquents à l’égard des immigrés sont envisagés en rapport avec l’application du plan, comme en parle Vladislav Husák, chef de la police d’immigration :

« La République tchèque prépare des contrôles plus intensifs. Leur but sera le rapatriement des immigrés illégaux qui ont perdu leur emploi et refusent de quitter le sol tchèque. »

Les plus graves problèmes, en rapport avec les licenciements, sont attendus pour les Mongoles et les Vietnamiens, deux nationalités exclues de la liste des pays dont les ressortissants peuvent bénéficier de la carte verte en République tchèque.