Le ballon gastrique : nouvelle tendance du tourisme médical en République tchèque
En République tchèque, cela fait déjà plusieurs années que les étrangers viennent pour des soins dentaires ou de la chirurgie esthétique en raison des tarifs avantageux et de la qualité des traitements. Plus récemment s’est développée une nouvelle forme de tourisme médical, pour les étrangers en surpoids. Le ballon gastrique : c’est le traitement qui est en vogue en ce moment et qui amène les Britanniques à Prague.
Elizabeth a 41 ans, elle vient de Brighton et pèse environ 80 kilos. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle venait de se faire enlever le ballon gastrique qu’on lui avait posé six mois auparavant à côté de l’estomac :
« C’est un ballon gastrique, à peu près gros comme une grosse orange, et ils l’insèrent par voie orale, sans chirurgie, puis le remplisse de liquide. Cela est censé vous aider à réduire votre appétit, parce que ça prend environ 75% de la place de l’estomac. J’ai trouvé ça en cherchant sur Internet des moyens de maigrir, j’en avais jamais entendu parler et j’ai trouvé ça plutôt intéressant. J’allais le faire en Angleterre, mais ça coûte deux fois plus cher. 4 000 livres là-bas, et 2000 livres (2500 euros) ici voyage compris, donc j’ai décidé d’aller à Prague. »
C’est une agence fondée par deux britanniques qui fait le lien entre les clients anglais et la clinique tchèque où Elizabeth s’est fait poser son ballon gastrique. Une agence qui s’appelle New You, nouveau toi. Tony Ferguson en est le directeur :
« Notre société existe depuis deux ans, nous avons un bureau à Northampton et et un bureau ici à Prague. Nous nous occupons de chirurgie esthétique et de procédures pour perdre du poids et nous travaillons surtout avec une clientèle britannique. Le nombre de nos clients augmente chaque année. Plus la Grande-Bretagne devient obèse, plus les procédures comme le ballon gastrique deviennent populaires. Je dirais qu’on attend entre 100 et 200 clients pour un ballon l’année prochaine, près de 200 en fait. »
En République tchèque, grâce au relatif faible coût du travail et grâce à des charges moins onéreuses, les tarifs sont de 50% à 75% inférieurs à ceux pratiqués en Angleterre. Le ballon gastrique, ou ballon intra-gastrique, a de plus en plus de succès. Anna Jungwirthová, chef d’une des cliniques privées où viennent les étrangers, explique comment fonctionne ce traitement :
« J’ai dans les mains un ballon intra-gastrique. C’est un ballon élastique en silicone qui fait environ 11 cm et qui va être rempli de 500 ml de solution physiologique. On l’insère par la bouche et on le remplit après. Ça prend dix minutes en tout, et le ballon reste six mois. Grâce à ce ballon, le patient apprend à manger moins. En moyenne, le patient perd 15 kilos, mais il ya de grandes différences entre les patients, ça dépend de leur volonté et s’ils changent leur style de vie. »
Le style de vie d’Elizabeth n’est pas des plus sains, mais elle a quand même perdu du poids, avant que son ballon ne soit percé, pompé, et retiré :« C’est assez inconfortable au début. Mais c’est vrai que vous n’avez pas besoin de manger autant qu’avant. Cela dit, au bout de trois mois et demi, je ne sentais plus la différence et je mangeais presqu’autant qu’avant. J’ai quand même perdu neuf kilos donc ça a marché, mais je n’ai pas perdu de poids pendant les deux derniers mois. »
Neuf kilos de moins pour Elizabeth. Mais comme le dit la chef de la clinique pragoise, le principal obstacle, pour Elizabeth comme pour beaucoup d’autres patients britanniques, est qu’en général ce sont de grands amateurs de bière. A Prague, la bière est particulièrement bonne et bon marché. Pas vraiment l’idéal pour maigrir quand on en boit des dizaines en quelques jours...