Les noms tchèques de certaines disciplines sportives
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Après avoir découvert il y a deux semaines de cela un nouveau mot inventé par les Tchèques, le mot Spartakiáda – Spartakiade, nous allons pour cette fois continuer de nous intéresser au sport et plus précisément aux appellations tchèques de certaines disciplines. Un sujet forcément d’actualité alors que se déroulent actuellement les Jeux olympiques d’été de Pékin.
Mot d'origine anglaise, « football » signifie littéralement « balle au pied ». En tchèque, il existe pourtant deux termes pour désigner le jeu. Le premier d'entre eux,« fotbal », transcription phonétique, est aujourd'hui le plus courant et le plus répandu. Mais le football peut également se dire « kopaná », qui tire alors son origine du verbe kopat, qui signifie à la fois « donner des coups de pied », « frapper des pieds », « botter », que ce soit un ballon ou autre chose, par exemple le derrière de quelqu'un. En français, le mot « kopaná » signifie donc quelque chose comme « jeu de coup de pied ».
Notons aussi qu'un mot bien précis existe dans la langue tchèque pour les chaussures de football. Il s'agit du mot « kopačky », dont la racine provient comme pour « kopaná » du verbe « kopat ». Les « kopačky » sont donc des chaussures à crampons servant exclusivement à botter le ballon, à pratiquer de fameux « jeu de coup de pied » - kopaná.
Mais kopaná n'est pas le seul mot spécifiquement tchèque servant à désigner un sport collectif. Il en va de même, en effet, pour deux autres disciplines olympiques, le basket-ball et le hand-ball. Mot lui aussi d'origine anglophone et plus précisément américaine, le basket-ball veut dire « balle au panier ». La langue tchèque, dans laquelle on retrouve là aussi la transcription phonétique « basketbal », a, elle, inventé le mot « košíková » dont la racine provient du mot « koš » - panier.
Quant au handball, qui est un mot d'origine allemande et signifie « balle à la main », sa transcription phonétique tchèque nous donne « handbal », tandis que le mot tchèque servant d'équivalent devient, lui, « házená », du verbe « házet », qui signifie « lancer », « jeter ». Sport analogue au football, mais se jouant uniquement avec les mains, le hand-ball a, en effet, pour but du jeu de lancer, jeter le ballon dans le but adverse.Un des sports les plus attendus et les plus suivis par le public lors des Jeux olympiques est l’athlétisme. Là non plus, rien de spécial à mentionner puisque « athlétisme » se dit « atletika ». Par contre, il est intéressant de s’intéresser à certaines disciplines, et notamment au décathlon. On le sait, le décathlon est un concours long de deux jours au cours duquel des athlètes se mesurent dans dix épreuves différentes. On retrouve d’ailleurs cette notion de dix épreuves dans la composition même du mot. En français, le mot tire son origine de deux éléments, du préfixe « deca », qui provient du grec ancien et signifie « dix », et du suffixe « athlon », également du grec ancien « athlos » qui signifie « compétition ». En tchèque, on retrouve également tout à fait clairement cette idée de dix épreuves puisque le décathlon se dit « desetiboj ». « Deset » est donc l’équivalent de « dix », tandis que « boj » provient du verbe « bojovat », soit « batailler », « combattre », ou plutôt « lutter » pour rester dans une terminologie plus sportive. Et il en est de même pour l’heptathlon, compétition de sept épreuves d’athlétisme disputée par les femmes, et qui se dit « sedmiboj » en tchèque, « sedm » signifiant « sept ». Quant au pentathlon moderne, épreuve constituée de cinq disciplines que sont l’escrime, le tir au pistolet, la natation, l’équitation et le cross-country, on parle là aussi de « moderní pětiboj », soit littéralement quelque chose comme « cinq luttes ».
En revanche, même s’il s’agit là des Jeux olympiques d’hiver et non plus d’été, il est intéressant de constater que les Tchèques n’ont pas eu le besoin de trouver un équivalent pour une discipline comme le biathlon, qui combine, comme son préfixe « bi » l’indique, deux disciplines, à savoir le ski de fond et le tir à la carabine. En effet, les Tchèques ne disent pas « dvojboj », ce qui semblerait le plus logique, mais bien « biatlon » comme ailleurs. Mais allez donc savoir pourquoi il en est ainsi…
C’est ainsi que se referme ce « Tchèque du bout de la langue » consacré donc aux appellations tchèques de certains sports olympiques. En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine pour traiter d’un tout autre sujet, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !