En France, un nouveau manuel pour apprendre et parler un tchèque actuel

Avis aux tchécophiles de tout niveau : intitulé « Petit vocabulaire actuel – Tchèque », un nouveau manuel permettant à tous ceux qui le souhaitent d’enrichir leurs connaissances de la langue tchèque a récemment été publié aux éditions Ophrys. Un ouvrage original qui, une fois refermé, doit permettre de s’exprimer en tchèque sur différents sujets d’actualité ou de la vie quotidienne. Présentation par leurs auteures.

Klára Notaro, Pavla Poláchová et Aurélie Rouget-Garma sont les trois auteures de ce ce manuel qui, tel qu’il est présenté sur le site de l’éditeur (http://www.ophrys.fr/fr/catalogue-detail/2317/petit-vocabulaire-actuel-tcheque.html), propose donc à ses utilisateurs le vocabulaire d’aujourd’hui qui permet de lire et de s’exprimer sur des sujets d’actualité ou faits de société, tout en révisant le vocabulaire quotidien de base.

Tchèque d’origine installée en France depuis de nombreuses années, Klára Notaro possède une riche expérience de traductrice et d’enseignante du tchèque aux Français. Elle explique pourquoi elle se félicite de cette nouvelle publication :

« Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui veulent apprendre le tchèque ou mieux connaître cette belle langue slave. J’ai souvent remarqué que les Français qui se lancent dans cet apprentissage avaient besoin d’un tel outil. C’est vrai qu’il existe déjà beaucoup de manuels qui sont d’ailleurs très bien faits, mais ce livre n’en est pas tout à fait un. C’est d’abord un vocabulaire avec l’essentiel des règles de grammaire et des exercices. Je pense que c’est quelque chose qui manquait jusqu’à présent sur le marché. »

Française amoureuse du tchèque, qui travaille à l’UFR des Etudes slaves à la Sorbonne, Aurélie Rouget-Garma précise que ces exercies sont précisément un des aspects qui différencient cet ouvrage des autres manuels déjà existants :

Source :  Éditions Ophrys

« Oui, dans le fait qu’ils se rapportent directement au vocabulaire présenté. Ils sont en quelque sorte l’aboutissement de l’apprentissage de chaque chapitre, un moyen de mettre concrètement en pratique les mots qui ont été appris. Cela vous permet d’avoir la confirmation si vous disposez, ou non, de tous les outils pour faire ces petits exercices. »

« Je recommande ce manuel surtout aux étudiants qui veulent travailler chez eux », précise pour sa part Pavla Poláchová, directrice de l’Ecole d’été des études slaves à Olomouc (Moravie) :

« Je pense que disposer de l’essentiel du vocabulaire tchèque actuel de la vie quotidienne et les bases de grammaire dans un seul petit livre est vraiment très utile. »

Pavla Poláchová | Photo: Université Palacký d’Olomouc

Au total, ce sont quelque 6 000 mots et de nombreuses phrases de mise en contexte qui sont proposés dans trente-huit chapitres thématiques aussi divers que la vie de famille, la nourriture, la santé, le logement, la vie en société, le sport, les animaux et les plantes, l’agriculture, l’environnement, l’économie, l’informatique, la religion ou même la guerre. Bref, vraiment de quoi se débrouiller plus que correctement toujours selon Pavla Poláchová et Aurélie Rouget-Garma :

PP : « C’est même beaucoup, je pense. Le manuel s’adresse aussi bien aux débutants qui ont déjà acquis les bases de la grammaire tchèque – peut-être pas en revanche à ceux qui démarrent de zéro – qu’aux étudiants plus avancés qui veulent élargir leur champ d’horizon et approfondir leurs connaissances. »

ARG : « Chaque langue est très riche, on peut donc toujours apprendre davantage de vocabulaire, c’est sûr. Mais je pense pouvoir dire que si on connaît déjà l’essentiel des mots qui se trouvent dans ce manuel, c’est qu’on est déjà bien avancé dans l’apprentissage du tchèque. »

« Une langue est un être vivant »

Source :  Éditions Ophrys

Elle aussi ancienne de la Sorbonne,  Klára Notaro, avec le soutien du professeur Xavier Galmiche, a entamé ce travail il y a plus de vingt ans. Mais parmi ses premières notes rassemblées à l’époque, toutes ne lui ont pas été utiles :

« C’est incroyable de voir à quel point le vocabulaire a évolué. Par exemple, les chapitres sur la nature étaient extrêmement longs et fournis, tandis qu’aujourd’hui nous avons un chapitre sur l’informatique. Mais à l’époque, l’informatique, on n’en parlait quasiment pas. Ca n’existait pas il y a vingt-cinq ans. C’est frappant d’observer ces changements dans une langue, qui reflètent les changements dans la société : un monde disparaît, un autre apparaît en force avec le modernisme et les progrès notamment technologiques. C’est donc amusant de voir les effets du temps sur une langue et comment cette langue s’y adapte avec de nouveaux mots et de nouvelles expressions. En somme, une langue est un être vivant. »

Source : Éditions Ophrys

D’un format pratique, relativement peu épais aussi puisque condensé sur 140 pages, ce Petit vocabulaire actuel tchèque est le fruit d’un long travail d’équipe entre trois auteures certes loin géographiquement les unes des autres, mais que la passion du tchèque et de sa transmission ont rapprochées, comme ont tenu à le souligner Aurélie Rouget-Garma et Klára Notaro,:

ARG : « C’est surtout un travail collectif, car nous avons travaillé toutes les trois sur l’ensemble du livre. Je dois dire que nous avons d’ailleurs passé beaucoup de temps sur Skype ou sur Zoom. »

Source :  Éditions Ophrys

KN : « Nous n’avons pas de profils si différents. Nous sommes surtout trois amies, même si c’est vrai qu’Aurélie a d’incroyables connaissances littéraires et connaît beaucoup de langues. De son côté, Pavla possède une grande expérience de professeure de tchèque langue étrangère. Moi aussi, mais Pavla est plus jeune, elle a beaucoup d’étudiants et un grand savoir-faire dans ce domaine-là. Chacune d’entre nous a donc apporté sa pierre à l’édifice, car il y a eu tellement de corrections, d’ajouts et de suppressions avant d’aboutir au résultat final... C’est pourquoi il s’agit vraiment d’une œuvre collective et d’un travail joyeux ! »

Articles de presse, documents contemporains et textes littéraires complètent encore ce manuel dont le principal avantage est de proposer un apprentissage d’une langue souvent considérée par les étrangers comme difficile sous une forme simple, claire et attrayante. Un livre que l’on a vite fait de rouvrir avec plaisir, curiosité et l’envie d’en savoir encore un peu plus.

Source :  Éditions Ophrys

Seul petit bémol peut-être : l’absence d’une version audio pour aider à une meilleure prononciation des mots. Mais sur ce point, et c’est peut-être bien là le seul, Klára Notaro et Pavla Poláchová ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’ondes :

KN : « Une page est consacrée à la prononciation où tout est expliqué. Ce n’est pas sorcier... Bon, vous pouvez bien sûr me contredire, mais une fois que l’on pratique un peu, aujourd’hui, avec Internet, on peut écouter tout ce que l’on veut dans la langue que l’on veut. C’est donc un outil qui aide beaucoup. Je n’ose pas dire de voyager, même si j’espère que ce sera pour bientôt... Mais même si ce n’est pas possible, la prononciation n’est pas un problème non plus. Non, non, non... »

PP : « Moi, je trouve que c’est une très bonne idée et peut-être devrions-nous en toucher deux mots à l’éditeur, par exemple pour préparer un site Web avec les enregistrements. Pourquoi pas ? »

Source :  Éditions Ophrys

Mais comme les auteures le disent toutes si bien, le meilleur moyen pour pratiquer le tchèque est bien évidemment encore de voyager en République tchèque. Par exemple pour participer à une Ecole d’été à Olomouc qui, si les conditions sanitaires continuent à s’améliorer, devrait malgré tout pouvoir se tenir. Dans tous les cas, sa directrice croise les doigts :

« Tout à fait ! Nous avons réussi l’année dernière, alors nous espérons que cela ira cette année aussi... »