L’Ecole d’été du cinéma, un festival qui a changé de visage
C’est pour la 34e fois que s’est ouverte, vendredi, l’Ecole d’été du cinéma de Uherské Hradiště, un festival moins officiel que celui de Karlovy Vary mais très populaire surtout parmi les jeunes cinéphiles. Le festival de cette année sera assez différent de ses précédentes éditions. Son ancien directeur Jiří Králík a été remercié a cause des problèmes organisationnels et économiques et la nouvelle direction a prescrit au festival une cure d’amaigrissement.
Au programme de la 34e édition figurent malgré tout 180 longs-métrages et plus de deux cents moyens et courts-métrages répartis selon les thèmes en plusieurs sections. Selon la coordinatrice du programme, Kateřina Surmanová, toutes les sections du festival ont cette année à peu près la même importance :
«Les sections principales sont ‘Le film et la magie’, puis ‘Israël et la Palestine’ parce que la tradition veut que le festival présente toujours le cinéma d’un pays choisi. La section « Déformation du passé » est consacrée au cinéma tchèque de la période de la normalisation entre les années 1968 et 1989. Nous y ajoutons la section ‘Frontière et perspectives’ qui présente les films observant la même réalité d’un autre point de vue, c'est-à-dire celui de l’opposition ou de cinéastes étrangers. Dans la section ‘Les muses muettes’ nous présentons la musique composée pour des films muets. Et il y a également un large programme additionnel.»
Cette année, les organisateurs ont considérablement réduit le nombre de cinéastes et spécialistes de cinéma invités. Tandis qu’en 2007 ils étaient 1500, cette année il n’y a aura que 500 personnalités du monde du cinéma qui assisteront aux projections et aux débats. Parmi eux il y aura, entre autres, le réalisateur basque Julio Medem, le cinéaste palestinien Rashid Masharawi et le romancier et dramaturge tchèque Pavel Kohout. Le réalisateur slovaque établi en Tchéquie Juraj Jakubisko y présentera son dernier film « Bathory » et le célèbre auteur de films d’animation Jan Švankmajer proposera au public une collection de ses courts et longs métrages. Dans la section ‘Déformation du passé’ le public verra toute une série d’œuvres créées sous le régime totalitaire, donc des films de qualité très problématique. D’après le coordinateur Jan Jílek, ces films ne manquent pourtant pas d’intérêt :
«Il s’agit de films très rares et pratiquement introuvables. Le simple spectateur n’a pratiquement pas la possibilité de les voir ailleurs et ils ont sans doute un certain charme d’art naïf. En programmant ces films nous désirons lancer une discussion et nous voulons les présenter dans le contexte des autres sections liées avec les dates historiques finissant par le chiffre huit. Dans ce contexte historique élargi nous désirons donner la parole aussi bien à la partie idéologique qui déformait l’histoire qu’à la partie représentée par des films documentaires. »Dans le cadre du programme additionnel, le public de Uherské Hradiště pourra assister aussi à des concerts, à des représentations théâtrales et à des lectures publiques. Le festival fermera ses portes le 3 août.