Jiří Krejčík a 90 ans
Jiří Krejčík, une des grandes figures du cinéma tchèque, a fêté ce jeudi ses 90 ans. Radio Prague rappelle le parcours artistique du réalisateur dont la création a séduit plus d’une génération de spectateurs.
L’ex-président tchèque Václav Havel, le réalisateur Miloš Forman, la directrice artistique du Festival international du film de Karlovy Vary Eva Zaoralová. La liste des amis et des collaborateurs venus jeudi soir dans la salle de cinéma Ponrepo pour fêter avec Jiří Krejčík son anniversaire et pour lui dire leur admiration et leur respect a été longue et on ne peut plus prestigieuse. Un respect dû non seulement à l’œuvre du cinéaste réalisée au cours des soixante ans écoulés, mais aussi à son élan qui ne semble pas tarir avec l’âge. Jiří Krejčík qui est entré dans l’univers du cinéma en 1947 en adaptant un conte de Jan Neruda, a à son actif une trentaine de films, dont dix-sept longs métrages. Drames psychologiques et comédies. Parmi eux il y a des titres qui sont aujourd’hui considérés comme des « classiques ». On notera notamment « Monsieur principe Supérieur » de 1960. Le film basé sur un conte de Jan Drda relate l’histoire de trois lycéens qui, pendant la guerre, sont arrêtés pour une innocente plaisanterie et exécutés, et d’un vieux prof de latin qui a le courage de condamner publiquement devant ses étudiants la terreur nazie. Si ce film ne cesse d’émouvoir les spectateurs lors de ses régulières reprises télévisées, les nombreuses comédies que Jiří Krejčík a également réalisées continuent à les amuser autant qu’elles l’ont fait lors de leur sortie en salle. On n’en citera que « Pension pour les jeunes hommes » tirée d’une pièce de Sean O’Casey. Au début des années 1970, les dures années de la normalisation communiste, Jiří Krejčík a tourné « Emma la divine », biographie romancée de la grande cantatrice tchèque Emma Destinn dans lequel le public a pu déceler plus d’un parallèle avec le régime. Les témoins se souviennent que des applaudissements accompagnaient régulièrement les projections.
Agé aujourd’hui de 90 ans, Jiri Krejčík ne pense pas encore à la retraite. Critique inlassable de ce qu’il appelle la commercialisation du cinéma tchèque, il tourne pour la Télévision publique un film d’après des contes de Karel Čapek. Le jour de son anniversaire, le ministre de la Culture Václav Jehlička lui a décerné le prix Artis Bohemiae Amicis pour sa contribution à la renommée de la culture tchèque.