Le 13 mars est la Journée mondiale du rein
Pour la troisième fois cette année, la République tchèque se rallie à la Journée mondiale du rein proclamée par la Fédération internationale des fondations pour les maladies du rein, le deuxième jeudi du mois de mars. Une occasion de sensibiliser le public sur les maladies du rein, les possibilités de traitement et de prévention : des tests gratuits sont proposés ce 13 mars par des cliniques de Brno, Ostrava, Plzen, Hradec Králové et Prague au large public.
Entre 5 et 7% de la population souffrent de maladies rénales et le screening est d’autant plus important que dans 90% des cas, elles ne sont pas diagnostiquées à temps, dit le professeur Vladimir Tesař, médecin chef de la clinique de néphrologie de l’Hôpital universitaire de Prague, au micro d’Alena Gebertová :
« Cela est dû au fait que les reins sont un organe ‘insidieux’, car des signes marqués des maladies rénales font souvent défaut, en sorte que le patient en arrive jusqu’à la défaillance rénale sans qu’il s’en soit aperçu. De même, un tiers des malades chroniques qui commencent la dialyse ignoraient leur maladie. »
Est-ce aussi parce que les maladies rénales sont très peu médiatisées, en comparaison avec les maladies du cœur ou les tumeurs, par exemple ?
« C’est vrai, dans une certaine mesure, et c’est aussi la raison pour laquelle l’idée de la Journée mondiale du rein a vu le jour : dans la conscience générale, on est au courant de la gravité du diabète qui frappe jusqu’à 10% de la population, ou de l’hypertension où c’est plus de 20%, alors qu’on a tendance à penser que les maladies du rein c’est rare, car, heureusement, moins d’un pour mille des patients ont besoin de dialyse. D’autre part, 5% des Tchèques souffrent de différentes formes de dysfonction rénale et ce que nous voulons accentuer c’est que les personnes souffrant de maladies rénales sont beaucoup plus exposées au risque d’infarctus ou d’apoplexie : ce risque est de 10 fois supérieur par rapport à la population saine et ces personnes meurent avant que la défaillance rénale ne puisse se manifester. »
Quelles sont les possibilités de prévention sur lesquelles la Journée mondiale du rein veut attirer l’attention ?
« Les méthodes dont la médecine moderne dispose sont capables de ralentir l’évolution des maladies rénales, dans un horizon de 5 ans à 40 ans, ce qui est déjà une très longue période pendant laquelle le problème est relégué ailleurs. »
Mais quand même, la dialyse est-elle disponible pour tous les patients ?
« Oui, en ce moment, l’accès à la dialyse ne pose aucun problème. En revanche, dès que la dialyse a été rendue accessible, au début des années 90, à tous ceux qui en ont besoin, on a tendance à penser que le problème n’existe pas. Or, il faut savoir que la dialyse représente une limitation de la qualité de vie et l’espérance de vie des patients est considérablement inférieure, c’est en principe, un report, mais le risque de décès reste élevé. »
Huit mille patients en République tchèque vivent avec un rein greffé ou à l’aide de dialyse. La Journée mondiale du rein est, selon le professeur Tesař, une occasion de mobiliser les médecins de différentes branches - cardiologues, diabétologues et néphrologues car les maladies du rein deviennent une maladie de civilisation, et de sensibiliser à la prévention surtout les groupes de population à risque.