Les maladies rénales : tendance à l'augmentation
Ce 9 mars est inscrit dans le calendrier, pour la première fois, en tant que Journée mondiale du rein. Une explication du professeur Vladimir Tesar, médecin-chef à la Clinique de néphrologie de l'hôpital « Vseobecna fakultni nemocnice », à Prague.
« Il y a lieu d'étendre la connaissance et l'information sur les maladies rénales non seulement au large public, mais aussi aux médecins internes et aux praticiens, ainsi qu'aux spécialistes - cardiologues, diabétologues, endocrinologues. Une façon de dire que les maladies rénales font partie d'un large spectre de maladies dites « de civilisation » et qu'elles sont fréquentes. Les maladies rénales chroniques touchent en effet près de 10% de la population, tandis que 5% de malades souffrent d'une fonction rénale considérablement réduite ».
Le diabète et l'hypertension se présentent comme les principaux éléments déclencheurs des maladies rénales chroniques. Celles-ci peuvent déboucher sur une insuffisance rénale qui condamne le malade à la dialyse ou à une greffe du rein. (Aujourd'hui, on trouve en République tchèque près de 4 000 malades dialysés et près de 3 000 personnes ayant subi une transplantation du rein). Les personnes concernées risquent en outre de souffrir de maladies cardio-vasculaires. Comme ce dernier risque est très élevé, le professeur Tesar insiste sur ce qu'il faut approfondir et améliorer la connaissance du public et des milieux médicaux en la matière. Si une prévention primaire dans ce domaine est plutôt difficile - on sait tout de même que la cigarette joue encore ici un rôle néfaste - une prévention secondaire est de rigueur : il s'agit d'identifier et de suivre les personnes appartenant à des groupes à risque... En ce qui concerne le niveau de la néphrologie tchèque, le professeur Vladimir Tesar précise :
« L'évolution de la néphrologie en RT a connu plusieurs phases ; dans les années 50 et 60 - et c'est peut-être un peu étonnant - on appartenait dans ce domaine à la pointe. Nous étions le quatrième pays en Europe à avoir introduit un programme de dialyses et l'un des premiers pays à entamer un programme de greffes d'organes. Puis, dans les années 70 et 80, en dépit des très bonnes qualités professionnelles des médecins, le manque de moyens financiers et de bons équipements techniques a eu certaines incidences négatives. Je noterais, par exemple, que 10% des malades nécessiteux seulement ont pu être dialysés. En revanche, le programme des transplantations a su maintenir un niveau élevé. Dans les années 90, le traitement par dialyses s'est considérablement étendu, étant à présent disponible à tous ceux qui en ont besoin. C'est aussi la qualité du traitement qui s'est à mon avis nettement améliorée. J'ose dire qu'elle est comparable à celle qui est fournie aux malades en Europe occidentale ».
Les maladies et les troubles se rapportant au rein sont aussi au coeur de la Fondation tchèque pour les maladies rénales qui a été créée il y a quelques années et que le professeur Vladimir Tesar représente. Elle se propose, à l'instar des fondations analogues notamment aux Etats-Unis, de développer toute une large gamme de programmes et d'activités qui sont destinées au public et aux spécialistes.