Présidentielle : "Beaucoup de choses vont dépendre de l’attitude des élus communistes"
Vendredi ce sera la deuxième élection présidentielle, après l’échec de la première, la semaine dernière. Cette fois-ci, il y a trois candidats au lieu de deux, en tout cas pour l’instant, car les communistes ont décidé de présenter Jana Bobošíková, dans l’espoir de négocier leur éventuel soutien à Jan Švejnar avec les Verts et les sociaux-démocrates. Entretien aujourd'hui avec le politologue Lukáš Macek, devenu conseiller du candidat Jan Švejnar.
Radio Prague lui a d’abord demandé comment, selon lui, allait se dérouler la deuxième élection :
« Je ne voudrais vraiment pas anticiper, pas par manque de bonne volonté, mais tout simplement parce que la situation actuelle est assez instable et donc ce n’est pas très sérieux d’élaborer des scénarios. Il y en a un certain nombre qui sont crédibles, je pense que beaucoup de choses vont dépendre de l’attitude des élus communistes par rapport à la candidature de Mme Bobošíková qu’ils ont eux-mêmes présentée. Je pense que l’on ne peut toujours pas exclure que cette candidature pourrait être retirée, ce qui changerait évidemment beaucoup de choses. Et même si elle n’est pas retirée, on peut se demander si elle va gagner toutes les voix du groupe communiste, d’autant plus que sa nomination n’était pas vraiment le fruit d’un consensus au sein de ce goupe. Donc il y a un certain nombre de questions autour de la candidature de Mme Bobošíková et les réponses qui vont être apportées à ces questions vont sans doute prédéterminer le scénario qui va suivre. »
Il y a aussi des questions sur le soutien potentiel des communistes à la candidature de Jan Švejnar, puisque l’un des députés communistes, M. Černý, a clairement indiqué mercredi à la télévision publique que Jan Švejnar ne représentait pas les positions du Parti communiste, qu’il était trop libéral. Et puis il y a la question du radar américain, qui grâce ou à cause des communistes est devenu un des principaux sujets de cette élection.« Bien sûr Jan Švejnar n’est pas un candidat communiste, on l’a toujours su et ce n’est pas une surprise. Le Parti communiste n’a pas eu de candidats jusqu’ici, il était prié de choisir le « moindre mal » pour ainsi dire entre Václav Klaus et Jan Švejnar, qui sont évidemment tous les deux assez éloignés des idéaux et valeurs du Parti communiste. En même temps, ce qui rend la situation un peu étrange, voire amusante, est que Jana Bobošíková est tout sauf une candidate de gauche, tout sauf une candidate communiste. Alors certes, elle est prête à promettre au groupe communiste tout ce qu’il veut entendre, sur le radar, sur la nomination d’un gouvernement avec un premier ministre communiste, etc. Mais en même temps si on analyse tout ce qu’elle a dit ces dix ou quinze dernières années, c’est quelqu’un qui n’est absolument pas de gauche, qui travaillait comme conseillère de Václav Klaus, qui prend position au Parlement européen contre le modèle social européen, etc. J’avoue que les déclarations de M. Černý mercredi à la télévision je les ai bien entendues et assez largement comprises, mais en même temps les communistes, par leur présentation d’une candidate qui n’est elle aussi absolument pas représentative du programme de ce parti, décrédibilisent un peu ses propos. »