Avec Václav Klaus et Jan Švejnar, qui s’étaient déjà présentés lors de la première élection présidentielle, vendredi et samedi derniers, la députée au Parlement européen Jana Bobošíková sera la troisième candidate à la deuxième élection programmée vendredi au Château de Prague. Ancienne journaliste de 43 ans, Jana Bobošíková sera la candidate du Parti communiste. Une nomination qui réduit considérablement les chances de victoire de Jan Švejnar et augmente au contraire celles de réélection du président sortant Václav Klaus, même si les communistes ont précisé qu’ils n’excluaient pas de soutenir Jan Švejnar à certaines conditions.
Jan Švejnar et Václav Klaus, photo: CTK
Présenter sa propre candidate pour finalement soutenir un autre candidat ? Une stratégie assurément curieuse et surprenante qui pourrait pourtant bien être celle des communistes pour la deuxième élection présidentielle. Comme l’a confirmé la première élection, à l’issue de laquelle ni Václav Klaus ni Jan Švejnar n’ont obtenu la majorité des voix des parlementaires présents, l’économiste tchéco-américain Jan Švejnar, candidat des Verts, membres de la coalition gouvernementale, et du parti d’opposition social-démocrate, ne peut espérer être élu président de la République sans le soutien des communistes. A l’image des autres partis d’un front parfois appelé « anti-Klaus », ces derniers désirent cependant essentiellement que Václav Klaus ne soit pas réélu chef de l’Etat pour cinq années supplémentaires. Mais bien conscients de leur importance sur l’échiquier électoral et du poids de leur vote dans le résultat final, les communistes, pour qui Jan Švejnar ne représente qu’un moindre mal par rapport à Václav Klaus, n’entendent pas brader leurs voix lors des négociations préélectorales. C’est pourquoi après avoir annoncé la candidature officielle de Jana Bobošíková, mardi, ils se sont dans la foulée affirmés prêts à retirer celle-ci pour soutenir Jan Švejnar, mais ce à trois conditions bien précises, énumérées par le président du groupe des députés communistes, Pavel Kováčik :
Jana Bobošíková et Pavel Kováčik, photo: CTK
« Nous soutiendrons Jan Švejnar à condition que le Parti social-démocrate et le Parti des Verts, en accord avec le Parti communiste, respectent l’opinion de la majorité des citoyens tchèques sur la question de la base militaire du radar américain sur le territoire tchèque et ne soutiennent donc pas son installation. La deuxième condition est que le Parti social-démocrate et le Parti des Verts concluent avec le Parti communiste un pacte de non-agression et de convenance dans les relations réciproques et l’attitude pour l’élection présidentielle. Enfin, la troisième condition est que Jan Švejnar soit un président qui ait une approche égale en droits de tous les partis politiques et n’élude pas la Constitution. »
En réaction à l’annonce de ces conditions, sociaux-démocrates et Verts ont fait savoir qu’ils étaient prêts à négocier. Les Verts ont toutefois également fixé leurs conditions, à savoir que les communistes retirent la candidature de Jana Bobošíková avant vendredi et garantissent que Jan Švejnar obtienne toutes les voix de leurs membres lors de l’élection. Sans cela, Jan Švejnar perdrait pratiquement toute chance de l’emporter et Václav Klaus, qui quoiqu’il advienne reste le favori, serait alors très probablement réélu président.