A la fin de la semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN étaient réunis à Bruxelles. C’est surtout le Kosovo et son avenir qui était au programme, mais le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, a aussi attiré l’attention sur la question de l’installation d’un radar américain en Tchéquie.
Karel Schwarzenberg, photo: CTK
La perspective de l’implantation d’une base antimissile américaine en Pologne, complétée par un radar installé sur le territoire tchèque a été évoquée à Bruxelles. Rien d’étonnant à cela, car des protestations retentissent constamment en provenance de Moscou. De l’huile sur le feu a été versée la semaine dernière par la télévision d’Etat russe qui a annoncé qu’un radar antimissile américain avait déjà été installé en Tchéquie, non loin de Slavkov (Austerlitz). Il aurait été déplacé des Iles Marshall. Il s’est révélé, par la suite, que la télévision russe avait déformé une information de l’AFP sur la mise en service d’un radar de contrôle de l’aviation civile dans la localité de Slavkov. Désinformation intentionnée ou non, il est un fait que la Russie considère le projet américain d’implanter une base antimissile en Europe centrale comme une menace et la fin de l’équilibre stratégique en Europe.
Condoleeza Rice, photo: CTK
A Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères tchèque, Karel Schwarzenberg, a laissé entendre que la Tchéquie n’était pas satisfaite de la communication avec les Etats-Unis, en ce qui concerne la question du radar. Il a fait savoir à son homologue américaine, Condoleeza Rice que, par exemple, Prague aurait bien voulu prendre connaissance plus tôt du rapport des services secrets américains établissant que l’Iran avait interrompu le développement d’armes nucléaires en 2003. A la réunion de Bruxelles, le chef de la diplomatie tchèque a insisté sur le pouvoir de décision de la Tchéquie en ce qui concerne la présence de soldats étrangers sur son territoire :
« Naturellement, tout soldat étranger, que ce soit un Américain ou un Russe, ne peut être présent sur le sol tchèque seulement qu’avec notre approbation. J’ai exprimé cette opinion à la réunion de l’OTAN. Il n’est pas question de laisser ce pouvoir de décision à quelqu’un d’autre. C’est exclusivement notre affaire. »
Le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, a encore déclaré à Bruxelles que, selon lui, un accord sur l’implantation du radar antimissile en Tchéquie serait conclu avec les Etats-Unis au début de l’année prochaine.