L’écrivain Pavel Kohout coupe ses attaches avec le Festival du théâtre de langue allemande
Une fausse note a marqué la fin du Festival du théâtre de langue allemande qui s’est terminé, dimanche, par une représentation de la pièce « Mon Nestroy » de Peter Turrini interprétée par la troupe du « Theater in der Josefstadt » de Vienne. Lors de cette soirée au Théâtre des Etats à Prague le dramaturge et romancier tchèque Pavel Kohout a annoncé au public sa décision de renoncer à sa collaboration avec le festival.
Pavel Kohout, qui partage son existence entre Prague et Vienne, a été pendant douze ans un des organisateurs du festival ayant présenté, tout au long de cette période à Prague, 158 représentations dont 111 premières. « Cette réussite n’a été possible que grâce aux efforts de nombreuses personnes. Moi, j’ai été une espèce de défenseur qui cherchait à résoudre les problèmes et assurait l’existence du festival », a déclaré Pavel Kohout dans son petit discours d’adieux prononcé en allemand lors de la soirée au Théâtre des Etats. Selon lui, le festival ne pouvait exister que grâce à la générosité de nombreux sponsors, générosité qui n’était cependant pas sans limites. Et l’écrivain d’insister sur la nécessité que ce grand projet culturel et politique soit appuyé aussi directement par les gouvernements des pays concernés, c’est à dire notamment les pays germanophones et la République tchèque. D’après lui, c’est la seule possibilité de conserver le niveau élevé du festival.
Bien que le festival ait été placé sous le haut patronage des présidents tchèque, autrichien, allemand et du Premier ministre du Luxembourg, les activités de Pavel Kohout pour engager dans une plus grande mesure les hommes politiques dans ce projet n’ont pas abouti. Cet échec démontre, d’après lui, que le festival a besoin de nouvelles forces capables d’assurer son haut niveau. La directrice du festival, Jitka Jilkova, n’a pu qu’accepter sa décision :
« C’est une décision prise personnellement par Pavel Kohout et que la direction du festival n’a nullement influencée. Elle ne nous réjouit pas mais Pavel Kohout a le droit de la prendre. (…) Pavel Kohout a essayé d’obtenir pour le festival un soutien adéquat du gouvernement. Peut-être avait-il l’impression de ne pas avoir réussi. Je pense néanmoins que c’est encore un long chemin que nous devons poursuivre. »
Le dernier Festival du théâtre de langue allemande auquel Pavel Kohout a participé se termine pour lui dans le désenchantement. Sa nouvelle pièce intitulée « Petite musique du pouvoir », montée par l’ensemble du Théâtre national de Prague et qui avait inauguré cette édition du festival, a été qualifiée par une certaine critique de mélodramatique, schématique et superficielle.