Quelle est l'opinion des Tchèques sur les greffes et les dons d'organes ?
Malgré les préoccupations que suscitent les aspects éthiques de la transplantation et le don d'organes, la société tchèque se montre favorable à l'utilisation des organes en tant que seul espoir de vie, peut-on lire dans le communiqué de presse de l'agence Factum Invenio.
Le tout récent sondage effectué par l'agence Factum Invenio sur commande de la Fondation pour l'encouragement au don d'organes démontre, en effet, que la transplantation d'organes devient, aux yeux de l'opinion publique, un moyen de traitement courant. La totalité des personnes interrogées reconnaît qu'un seul donneur d'organes peut sauver la vie à plusieurs malades à la fois. Cependant, tout le monde ne s'identifie pas à l'idée qu'ils soient eux-mêmes, les donneurs d'organes, dit le directeur de Factum Invenio, Jan Herzmann. On l'écoute :
« Près de 60% des Tchèques sont d'accord avec le don d'organes en cas de décès. Le nombre de personnes qui consentent au prélèvement d'organes reste depuis quelque temps presque sans nuance, ce qui change, c'est l'intensité du consentement : si, au cours du dernier sondage de 2001, les personnes résolument pour étaient plus nombreuses, aujourd'hui leur accord est exprimé avec moins de conviction. »
En République tchèque, le don d'organes est régulé par la loi relative aux transplantations de 2002. Cette loi adopte le principe du consentement présumé du donneur, c'est-à-dire que toute personne majeure est considérée consentante au prélèvement de ses organes et tissus après sa mort si elle n'en a pas manifesté de refus de son vivant. Cela ne veut pas dire pour autant que la Tchéquie n'ait pas une pénurie d'organes. Le président de la Société de transplantation Stefan Vitko explique :
« La première condition pour pouvoir identifier la personne décédée comme un donneur d'organes est de pouvoir prononcer le diagnostic de la mort cérébrale, donc une destruction irréversible du cerveau. En même temps, il faut que les fonctions vitales des reins, du coeur, du foie soient maintenues. Ce qui est un concours de circonstances relativement rare. Un exemple - sur près de 1 400 personnes qui trouvent chaque année la mort dans les accidents de route, le diagnostic correspondant aux critères établis à la mort cérébrale ne peut être prononcé que sur près de 60 d'entre elles. »
Un fait qu'il est difficile d'accepter pour 40% des personnes interrogées est de déclarer mort quelqu'un dont le coeur bat, admet Stefan Vitko, en soulignant qu'il faudrait avoir en vue la situation des malades atteints d'insuffisance rénale, cardiaque, pulmonaire ou hépatique dont de nombreux meurent justement faute de ne pouvoir recevoir une greffe à temps. A l'heure actuelle, près de 4 700 personnes en République tchèque vivent avec un organe greffé.