Faciliter le don d'organes à l'horizon 2013
Le nombre de patients tchèques nécessitant une greffe augmente chaque année, mais le pays manque de donneurs. L’année dernière, 570 transplantations ont été effectuées par les médecins tchèques. Malheureusement, 67 personnes ont attendu en vain. Les autorités médicales tchèques tirent la sonnette d’alarme, demandant un système de don d’organes plus rapide et efficace. Le ministère de la Santé a confirmé qu’il préparait à l’heure actuelle des changements législatifs pour l’année 2013.
D’après les spécialistes, il est nécessaire d’encourager les dons de son vivant. Pavel Březovský, affirme que c’est d’ailleurs la priorité d’un plan d’action ratifié par le gouvernement en mai dernier. Dans les cas où le don d’un proche (parent, frère ou sœur, conjoint) est impossible en raison de l’incompatibilité des groupes sanguins, plusieurs pays occidentaux administrent un registre national des donneurs vivants potentiels. Pavel Březovský explique les mesures législatives en République tchèque:
« On n’a pas besoin de ce registre car en République tchèque, on repose sur le principe du consentement présumé. Cela veut dire que si une personne ne s’y oppose pas de son vivant, elle est considérée automatiquement comme donneuse d’organes après sa mort. Mais en ce qui concerne les donneurs vivants, il faut faire la promotion de cette possibilité de donner le plus possible. »
En République tchèque, seuls 5% des greffes du rein sont réalisés grâce à un donneur vivant, alors que dans certains pays d’Europe occidentale, le taux peut atteindre 60%. Une nouvelle loi préparée par le ministère de la Santé devrait par exemple assurer que pendant les jours suivant le don, le donneur reçoive l’équivalent d’un salaire moyen au lieu d’une prestation en cas de maladie, comme c’est actuellement le cas.Autre possibilité : assurer plus de donneurs parmi les patients décédés. Le personnel des hôpitaux va recevoir une formation spéciale pour devenir coordinateur de transplantation. Pavel Březovský précise son rôle:
« C’est une idée très effective qui nous vient d’Espagne. Un médecin déjà bien instruit qui recevra cette formation saura s’orienter dans la législation, communiquer avec la famille du patient, respectivement du défunt. Il sera informé sur toute la problématique de l’entretien d’organe jusqu’au moment du prélèvement. Ils seront une aide auxiliaire aux médecins des unités de soins intensifs ou des unités d’anesthésie et de réanimation. »
La nouvelle loi devrait aussi permettre les greffes des ressortissants étrangers décédés en République tchèque, bien entendu avec l’accord de la famille du défunt. La loi actuelle autorise les greffes aux étrangers, qui eux-mêmes ne peuvent pas en effet servir de donneurs en cas de décès sur le territoire tchèque. Avec la modification de la loi, le nombre d’organes, greffons potentiels, pourrait augmenter de 10%.