Réchauffement climatique : Vaclav Klaus à contre-courant
Le réchauffement climatique - ou plutôt le non-réchauffement climatique - est devenu en quelques mois l'un des sujets préférés du président tchèque Vaclav Klaus. Lundi, il a profité d'une conférence exceptionnelle sur ce thème, au siège des Nations Unies à New York, pour exprimer son point de vue original.
« La hausse des températures mondiales ces dernières années, décennies et siècles a été minime par comparaison historique et pratiquement négligeable en terme d'impact sur les humains et leurs activités. »
Selon Vaclav Klaus, « la menace hypothétique liée à un futur réchauffement climatique dépend exclusivement de prévisions très spéculatives ». Et le Groupe intergouvernemental sur le changement climatique de l'ONU (IPCC) est un « monopole partisan » :
« L'ONU devrait créer deux groupes parallèles et publier deux rapports concurrents. Se débarrasser du monopole partisan est une condition sine qua non pour un débat efficace et rationnel. Fournir les mêmes moyens financiers aux deux groupes de scientifiques est un point de départ nécessaire. »
Bien que légèrement édulcoré comparé à ce que Vaclav Klaus a déjà déclaré sur le sujet, son discours a fortement contrasté avec ceux d'Arnold Schwarzenegger, de Nicolas Sarkozy, ou encore de Condoleeza Rice. Si ce contraste a surtout fait la une des quotidiens tchèques, certains médias internationaux ont quand même relevé l'intervention singulière de Vaclav Klaus. Le site de la chaîne du Qatar Al Jazeera parle par exemple de son message « complètement différent ». Mais à Prague, ceux qui craignaient que le chef de l'Etat ridiculise son pays ou même compromette ses chances de devenir membre non-permanent du Conseil de sécurité s'attendaient à pire. On écoute le ministre tchèque de l'Environnement Martin Bursik :
« Je dois dire que le discours de M. le Président à l'ONU a été moins dur que ce à quoi je m'attendais. Mais ici nous discutons du discours d'un homme qui ne représentait que lui-même, qui n'avait même pas de mandat du gouvernement tchèque et dont l'intervention était en contradiction avec les positions de l'UE et de la République tchèque. J'aimerais que l'attention se focalise plutôt sur le fait que les scientifiques commencent à s'accorder sur le besoin de coordination au niveau mondial. Selon moi, c'est une répétition générale avant la conférence de décembre à Bali, où j'aurais l'honneur de mener la délégation tchèque et je peux d'ores et déjà garantir que ce genre de discours ne sera pas tenu côté tchèque. »Et pour tous ceux que le discours du président Klaus à l'ONU intéresse, vous pouvez l'écouter dans son intégralité ici :