Le nouvel opus du duo Hrebejk-Jarchovsky bientôt dans les salles
Nouvelle sortie dans les salles la semaine prochaine pour un des plus productifs sinon le plus productif des cinéastes tchèques, Jan Hrebejk. Avec une moyenne d'un film par an, il nous revient toujours secondé par son acolyte, Petr Jarchovsky, à la plume pour la confection du scénario.
« Avec Jan Hrebejk, nous avions trois idées de sujet. Chacun était très différent, du point de vue du genre et même chronologique. Nous avons longtemps réfléchi pour savoir dans quelle direction aller. Et finalement nous nous sommes rendu compte que nous avions envie de parler de maintenant, des gens de notre génération, en nous inspirant de nos amis, de notre entourage. J'ai donc commencé à écrire le scénario. Après, il a donc fallu réfléchir aux interprètes : c'est toujours la phase la plus... Avant la version définitive du scénario technique, il y a toujours des essais avec des acteurs. On lit le scénario à voix haute. Et chaque acteur peut intervenir et apporter ses idées, nous en sommes toujours contents. Puis je re-rédige le scénario avec les nouveautés. »
Et les acteurs, quels sont-ils ? Hrebejk et Jarchovsky se sont assurés le ticket gagnant, puisque l'on retrouve la plupart des visages connus du cinéma tchèque populaire de ces dernières années : Tana Vilhemova, Ivan Trojan, Anna Geislerova, Jiri Machacek, Klara Issova, et l'apparition surprise du réalisateur phare de la nouvelle vague tchèque des années 1960, Jiri Menzel.
Le duo Hrebejk-Jarchovsky s'est donné pour règle de laisser les acteurs mettre leur grain de sel dans les rouages du scénario et au cours du tournage. Petr Jarchovsky :« Pour revenir à cette question de l'improvisation, elle a bien entendu lieu, notamment pendant ces essais : c'est le moment où viennent se greffer des expériences individuelles, des jeux de mots voient le jour, des gags. Mais de par mon expérience je sais que l'improvisation n'est possible qu'à partir du moment où vous avez déjà une trame préparée. »
« Medvidek, une comédie amère sur un monde où le principe féminin est plus fort que le principe masculin, où le mou est plus fort que le dur et l'eau plus forte que la pierre », voilà le slogan du film. Et un principe du doux-amer qui semble prévaloir dans tous les films du duo. Petr Jarchovsky :
« Je pense que cela fait partie de notre caractère naturel avec Jan Hrebejk. Si on regarde tous nos films, il y a toujours cet aspect grave mais plein de paradoxes. C'est comme dans la vie, on n'est pas tout le temps sérieux. Il suffit de changer de point de vue et d'un seul coup, une situation sérieuse peut devenir comique. Nous essayons à chaque fois de rapprocher ces deux pôles. On y trouve toujours une vérité. C'est notre poétique. »Une oscillation entre le grave et le comique, donc, dans les films de Hrebejk et Jarchovsky, avec en filigrane toujours le risque que cette double casquette comprend : celui de faire dans la tiédeur. Aux spectateurs de trancher donc, dès le 6 septembre.