Karlovy Vary : un palmarès riche pour une édition réussie
La 48e édition du festival international du film de Karlovy Vary s’est clôturée samedi soir par la traditionnelle remise des prix. Le cinéma d’Europe centrale a été mis à l’honneur lors de cette cérémonie qui a élu un film hongrois comme lauréat du globe de cristal, la récompense la plus prestigieuse de l’évènement cinématographique. Au-delà de la compétition officielle, le festival a encore prouvé sa popularité croissante en attirant 121 000 spectateurs pendant neuf jours.
Le prix de la mise en scène est quant à lui revenu au Tchèque Jan Hřebejk, pour sa comédie dramatique ‘Líbánky’, en français ‘Lune de miel’. Le film, une œuvre intime qui s’interroge sur les secrets enfouis et la possibilité du pardon, relate une journée de noces qui vire à la catastrophe. Le réalisateur Jan Hřebejk explique pourquoi il a voulu réaliser ce film :
« Nous avons réalisé un film d’une réelle gravité. Pour moi, c’est important de faire des films qui touchent un public plus large que celui des enfants de douze ans. »Le prix de la meilleure actrice a été décerné à quatre comédiennes du film américain ‘Bluebird’, Amy Morton, Louisa Krause, Margo Matindale et Emily Meade. Ce drame explore les effets d’une tragédie frappant une petite ville du Maine aux Etats-Unis.
Le jury a moins hésité pour l’attribution du prix d’interprétation masculine. C’est l’Islandais Ólafur Darri Ólafsson qui a été récompensé pour sa prestation dans ‘XL’. Il y incarne un politicien habitué aux fêtes extravagantes et aux escapades sexuelles.
Le prix spécial du jury est allé au Britannique Ben Weathley pour son nouveau film ‘A field in England’, qui raconte les aventures d’un petit groupe de déserteurs pendant la guerre civile en Angleterre.
A l’occasion de cette cérémonie, un Globe de cristal d’honneur a été décerné au scénariste et réalisateur américain triplement oscarisé Oliver Stone, une vedette qui a attiré un public nombreux lors des derniers jours du festival, tout comme John Travolta en début de semaine. Satisfait, le président du festival Jiři Bartoška nuance cependant :« C’était dommage que John Travolta soit une aussi grande star. Sa présence a un peu éclipsé tout le monde. »
Enfin, le laurier du meilleur documentaire a été obtenu par le film ‘Pipeline’ du réalisateur ukrainien Vitalij Manskij, un long-métrage sur les conditions de vie des riverains des oléoducs et autres gazoducs en Russie.
Dimanche, Karlovy Vary a donc quitté ses apparats de lumière et dit au revoir aux cinéphiles pour retrouver sa tranquillité habituelle. Une mutation rapide que constate Alex, chauffeur de taxi dans la célèbre station thermale de Bohême de l’Ouest :
« C’est comme dans les films américains, vous voyez des autoroutes bondées, et après je ne sais pas exactement comment s’appelle ce phénomène, la ville devient un espace désolé, vide. »Que ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à Karlovy Vary se rassurent. En attendant la 49e édition l’année prochaine, l’ensemble du public tchèque va maintenant pouvoir découvrir les films récompensés lors du festival dans les principales salles du pays.