Jaroslav Lhota traverse l'Europe sans moteur
Traverser l'Europe du nord au sud sans utiliser de moteur, ou comment relier, en l'espace de quatre mois, uniquement par des moyens de transport écologiques, Gibraltar en partant du Cap Nord, en Norvège. Telle est l'aventure originale dans laquelle s'est lancé, en mai dernier, Jaroslav Lhota. Mercredi, il a fait une escale à Prague, où il est arrivé en canoë alors qu'il remontait la rivière Vltava. Dans un français certes quelque peu approximatif, mais tout à fait compréhensible, Jaroslav Lhoto en a dit un peu plus sur son projet au micro de Radio Prague :
« C'était mon rêve depuis déjà plusieurs années. Je suis parti du Cap Nord, en Norvège, à la mi-mai, puis j'ai traversé la Finlande, la Suède, le Danemark, la Pologne, successivement en vélo, en raft, en canoë, de nouveau en vélo, en voilier, puis encore en vélo, à pied, et enfin en kayak pour arriver jusqu'à Prague. J'ai donc utilisé plusieurs moyens de transport. Au total, mon voyage sera long d'environ 8000 kilomètres, et j'en suis actuellement à la moitié. En plus de l'aspect écologique et de la nécessité de respecter notre environnement, l'idée est aussi d'expliquer aux gens, et aux Tchèques en particulier, qu'il faut prendre le temps de profiter activement du temps libre et ne pas se presser. C'est un peu en quelque sorte un retour aux sources du voyage en tant que tel. »
-Comment va se poursuivre votre itinéraire ? Quels sont les pays et régions que vous allez traverser ?
« Après la Tchéquie, je traverserai l'Allemagne, avant de prendre la direction de la Suisse, puis de la France et de l'Espagne, là aussi en variant les moyens de transport. Mon but est d'arriver à Gibraltar le 23 septembre. »
-Quelle partie de la France allez-vous traverser et quels seront les moyens de transport utilisés ?
« Je voudrais faire du kayak sur le Rhône. Pour cela, je compte partir de Genève, en Suisse, et me rendre jusqu'à Palavas les Flots, au sud de Montpellier, où j'ai beaucoup d'amis. Ensuite, toujours depuis Palavas, j'aimerais rejoindre Gibraltar en vélo. »
-Vous êtes Tchèque, vous avez 50 ans et avez vécu dans la Tchécoslovaquie d'avant 1989. Que représente donc pour vous, dix-sept ans après la révolution, un tel voyage au cours duquel vous pouvez voyager librement dans toute l'Europe ?
« Je suis bien entendu très heureux de pouvoir voyager librement et traverser l'Europe sans problèmes. Pour cela, j'ai simplement besoin de ma carte d'identité et... de ma carte bleue. »
-Vous êtes également un amoureux de l'Afrique. Un voyage comme celui que vous réalisez actuellement en Europe est-il possible en Afrique. S'agit-il d'un autre rêve pour vous ?
« C'est une bonne idée ! Je pense que c'est possible et j'y réfléchis. Concrètement, je réfléchis à une traversée du continent du sud au nord. On peut y faire du vélo, escalader le Kilimandjaro, faire le Nil en canoë, etc., mais le problème, c'est l'organisation. La logistique est très compliquée. Mais c'est faisable. Ce n'est pas un rêve irréalisable. »