Manifestation anti-radar à Prague, en attendant la venue de Bush
C'est sur la chanson Imagine de John Lennon que les manifestants ont commencé samedi à crier des slogans hostiles au gouvernement et au Premier ministre Mirek Topolanek, accusé d'être un « menteur ». Environ 1500 personnes s'étaient rassemblées dans l'après-midi pour un défilé hostile au projet de station radar que les autorités américaines veulent installer en Bohême pour leur futur bouclier antimissile. Un projet que le gouvernement de coalition tchèque a accepté de négocier avec Washington.
La manifestation était organisée par l'Initiative « Non aux bases ». Egalement présents, des militants et élus communistes ainsi que des représentants de l'opposition social-démocrate, dont Lubomir Zaoralek, vice-président de la Chambre des députés. A l'occasion de sa venue la semaine prochaine, le président des Etats-Unis George W. Bush devrait d'ailleurs s'entretenir avec les leaders de la social-démocratie tchèque, dont la position pourrait s'avérer déterminante pour la poursuite du projet américain.
Pour le porte-parole de l'initiative « Non aux Bases », Jan Tamas, la manifestation de ce week-end était un avant-goût en attendant la venue du président américain :« C'était en quelque sorte une répétition avant la prochaine manifestation prévue le 4 juin, à l'occasion de l'arrivée du président Bush en République tchèque. Il y aura une manifestation au Château de Prague, devant le siège du président de la République, et nous espérons être rejoints par des milliers de personnes. »
Samedi, la manifestation a pris fin devant le Château de la capitale, et sur plusieurs banderoles le président américain était déjà à l'honneur. Des caricatures le montraient la bouche ensanglantée et barré de l'inscription « L'incarnation du mal ».Pendant ce temps-là, à Brno, la deuxième ville du pays, plusieurs chefs d'Etat étaient réunis pour le traditionnel sommet centre-européen. L'occasion pour le Premier ministre tchèque d'aller à nouveau plaider en faveur du déploiement en Europe du bouclier antimissile américain, « une étape nécessaire qui améliorera de manière importante la sécurité, non seulement de la République tchèque mais aussi celle de nos alliés et voisins », selon Mirek Topolanek.