Le français n'est plus une priorité pour les fonctionnaires tchèques
Une connaissance de base du français - l'une des langues de travail de l'UE - suffira aux fonctionnaires tchèques qui préparent la présidence du Conseil européen. Pour cette présidence, prévue au premier semestre de l'année 2009, Prague ne considère plus l'apprentissage de la langue de Molière comme une priorité.
« Nous avons une coopération avec la fonction publique tchèque et le MAE depuis de longues années, avec un accord pour la formation de 1300 fonctionnaires et diplomates spécialisés dans les questions européennes. C'est cet accord que nous avons signé et l'OIF finance à 100% ce programme. », confiait à l'époque Stéphane Lopez, responsable des relations avec l'Union européenne au sein de l'OIF, qui faisait de l'action à destination des diplomates et fonctionnaires « le coeur de frappe de la francophonie en Europe ».
Mais un an après, un nouveau gouvernement est en place à Prague, et les objectifs sont revus à la baisse. La semaine dernière, le cabinet de Mirek Topolanek a décidé de ne plus exiger un niveau élévé de connaissance du français aux employés de l'administration impliqués dans la préparation de la future présidence.
Pour la ministre tchèque de l'Education, Dana Kuchtova, avoir un bon niveau de français n'est plus une priorité pour les fonctionnaires tchèques. « Je pense que le premier niveau est suffisant, parce qu'ils pourront communiquer également en anglais », a-t-elle indiqué récemment à l'agence CTK. Dorénavant, les différents ministères et organes de l'Etat pourront eux-mêmes fixer le niveau de français qu'ils demandent à leurs fonctionnaires. Selon le document préparé par Alexandr Vondra, vice-premier Ministre chargé des Affaires européennes, un niveau de base sera seulement demandé aux directeurs des groupes de travail et à leurs adjoints.
Une décision critiquée par Cyril Svoboda, pour qui « l'exigence d'un niveau de base est ridicule et suffit à un automobiliste qui veut juste savoir où se garer ». Du côté de l'Ambassade de France à Prague, on regrette également cette décision. « Tout en ayant conscience des contraintes qui pèsent sur l'administration tchèque, l'Ambassade considère qu'une révision à la baisse des objectifs de ce programme enverrait un signal négatif et découragerait les nombreux fonctionnaires qui se sont déjà engagés dans l'apprentissage du français » indique Marianne Barkan-Cowdy, Premier secrétaire.