RAS chez les communistes après leur congrès

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Rien à signaler vraiment au sein du KSČM, le Parti communiste de Bohême et Moravie, à l’issue de son congrès qui s’est tenu à Hradec Králové, le week-end écoulé.

Vojtěch Filip,  photo: CTK
Le président du parti, Vojtěch Filip a été réélu à une confortable majorité, le PC restera un parti d’opposition radicale de gauche et n’est pas intéressé par la participation au pouvoir actuel qu’il considère comme corrompu. Il œuvrera contre le changement du système électoral qui nuirait aux petits partis et avantagerait surtout le Parti civique démocrate, leader de la coalition gouvernementale. En plus de ces principes, le congrès s’est déclaré contre l’implantation du radar américain en Tchéquie, contre la réforme des finances publiques ou pour la coopération avec les sociaux-démocrates (pourtant critiqués). Un changement à noter quand même : le PC compte de moins en moins de membres. En 1990, il y avait 790 000 communistes, alors qu’ils ne sont plus que 70 000 aujourd’hui. En plus de cela, leur moyenne d’âge est de 70 ans ! Autres objectifs donc, attirer les jeunes et se préparer aux élections communales et sénatoriales de l’automne prochain. Les communistes refusent donc le changement, et c’est ce que constatent les autres formations politiques dont les Verts qui se sentent aussi offensés par la déclaration du président du PC les qualifiant « d’idiots utiles » au sein de la coalition gouvernementale. Réaction de Dana Kuchtová, vice-présidente des Verts :

« C’est une vulgarité qui ne devrait pas retentir en public, et il est regrettable que Monsieur Filip l’ait employée. Pourtant, nous n’allons pas en discuter et, comme le Parti des Verts est une formation du centre, nous sommes prêts à coopérer avec toutes les formations politiques, même avec le PC mais sur des sujets concrets. Cependant, si le leader de ce parti s’exprime de cette manière, nous aurons du mal à coopérer même sur ces sujets. »

Le ministre chrétien-démocrate, Cyril Svoboda, a été quelque peu surpris par l’affirmation du président du PC, selon laquelle ce parti serait le plus démocratique. On l’écoute :

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« Ce qu’a déclaré Vojtěch Filip est une bêtise, d’après moi. Un parti le plus démocratique, cela n’existe pas ! Le plus important, ce sont les objectifs d’un parti. Les communistes veulent que nous quittions l’OTAN, ne veulent pas que nous soyons dans l’espace nord-atlantique, ce qui est contre le principe de la démocratie et prouve que ce qu’a déclaré Vojtěch Filip n’a aucun sens. »

Dans les rangs de l’opposition, le vice-président de la social-démocratie, Zdeněk Škromach, a déclaré qu’il n’était aucunement surpris par la critique formulée à l’égard de son parti par les communistes. RAS au congrès du PC ? De toute manière, on n’en attendait aucun changement – constate laconiquement la vice-présidente du Parti civique démocrate, Miroslava Němcová.