« Nous n'avons jamais eu affaire à un cas de maltraitance aussi grave », affirme la directrice du foyer tchèque « Klokanek », où ont été placés, vendredi dernier, trois enfants victimes de violences de la part de leur mère. L'affaire, comparée par les médias à celle de Natascha Kampusch, bouleverse tout le pays et met en cause, une fois de plus, l'efficacité du travail des services sociaux et de police.
Klara Mauerova, photo: CTK
Ondrej, âgé de huit ans et mal entendant, a été séquestré pendant plusieurs mois. Il les a passés dans un cagibi sans fenêtres, où sa mère l'enfermait nu et ligoté, où elle le laissait dormir et manger par terre. Si le voisin de la famille n'avait pas capté, par hasard, avec sa caméra de surveillance, ces images choc, diffusées ensuite par la télévision, personne ne serait au courant. Autre lacune dans le dépistage des victimes de maltraitances dans le pays : lundi, la police était toujours à la recherche de la soeur adoptive de ce garçon, Anna, une fille de treize ans souffrant d'une grave phobie sociale. Samedi soir, elle a disparu du foyer ou elle avait été placée avec ses deux frères. La police ne sait presque rien sur son identité : elle aurait été élevée par sa grand-mère et, après le décès de celle-ci, prise en charge par sa famille d'accueil.
Klara Mauerova et Anna, photo: CTK
Cette famille est donc représentée par une certaine Klara Mauerova, 30 ans, étudiante en pédagogie sociale, que personne n'aurait soupçonné d'actes de maltraitance à l'égard de ses enfants. Incarcérée depuis vendredi à Brno, chef-lieu de la Moravie du Sud, elle pourrait être, elle-même, selon les spécialistes, atteinte de troubles psychiques, peut-être liés à l'éducation d'un enfant gravement malade.
L'écho médiatique de l'affaire est considérable. Le psychologue Karel Humhal parle, dans la presse, d'un « drame humain » d'une jeune mère divorcée, ainsi que de « l'absence d'une véritable société civique dans le pays, qui est la seule prévention contre de pareilles défaillances. » Dans son édition de lundi, le quotidien Mlada fronta Dnes se félicite d'une récente déclaration du ministre du Travail et des Affaires sociales, Petr Necas, prêt à créer une nouvelle institution, chargée de coordonner la protection sociale et juridique de l'enfant, exercée actuellement par les autorités régionales et les municipalités.