Le nombre d'enfants maltraités augmente, l'Etat réagit

A en croire les statistiques publiées par le ministère tchèque du Travail et des Affaires sociales, le nombre d'enfants victimes de violences physiques a quadruplé dans le pays en l'espace de dix ans. Les mineurs subissant des maltraitances psychologiques seraient douze fois plus nombreux qu'en 1995. Face à ce constat accablant, le gouvernement a décidé, cette semaine, de mettre en place une politique de protection des enfants maltraités et vivant hors du foyer familial. Une démarche soutenue par les ONG impliquées dans le domaine.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
Apathique, méfiant à l'égard des adultes, renfermé sur soi-même et hypersensible ou, au contraire, agressif. Souffrant de troubles d'alimentation, souvent absent à l'école... Voilà quelques-uns des symptômes révélateurs de la maltraitance de l'enfant, symptômes auxquels les Tchèques ne sont pas toujours suffisamment attentifs. Si le nombre d'enfants négligés et abusés monte en flèche (7500 cas enregistrés en 2005 par les services sociaux), c'est aussi, paradoxalement, dû au comportement des enfants, comme l'explique Zuzana Baudysova, directrice de la fondation Nase dite (Notre enfant) :

« Je n'ai pas l'impression que les gens susceptibles de faire mal à un enfant soient plus nombreux qu'auparavant. Les statistiques reflètent que les enfants ont une certaine connaissance de leurs droits, qu'ils s'orientent mieux dans la problématique et sont capables de confier leur triste expérience à quelqu'un d'autre. Par exemple, ils téléphonent anonymement à notre numéro vert, ce qui les réconforte et les encourage à chercher une solution adéquate à leur problème. »

L'objectif du plan gouvernemental en question est de renforcer le statut juridique et social de l'enfant. Autrement dit, harmoniser les activités des pouvoirs publics, des instances judiciaires, des ONG et des communes. Le Fonds des enfants menacés propose de mettre en place un réseau de dépistage des mineurs violentés en y impliquant des sociétés d'assurance maladie et des pédiatres. Autre souci des autorités et des spécialistes : favoriser différentes formes d'adoption, ainsi que l'aide aux familles défavorisées auxquelles on retire leurs enfants pour des raisons purement économiques.