A peine un an après sa publication en République tchèque, le dernier livre de l'ex-président Vaclav Havel, « Prosim strucne», sort en version française qui s'intitule «A vrai dire ». Retraçant une vingtaine d'années de la vie professionnelle et personnelle de son auteur, l'ouvrage par lequel Vaclav Havel revient, après un long silence, en homme de lettres, a remporté un beau succès auprès de la critique et des lecteurs tchèques. Jiri Slavicek a suivi le lancement du livre, à Paris.
Vaclav Havel, photo: CTK
« De l'aveu même des organisateurs, on ne s'attendait pas à un tel succès. Vendredi dernier, la librairie parisienne située rue des Ecoles, située face à la vieille Sorbonne, était pleine à craquer malgré la chaleur étouffante, bien avant la séance des signatures, prévue à 16 heures. L'ex-président tchèque Vaclav Havel a d'abord présenté son livre A vrai dire, sous-titré Livre d'après le pouvoir, mercredi dernier, aux journalistes français avant de se prêter de bonne grâce au jeu, cette fois-ci en signant son livre, aux lecteurs anonymes, venus très nombreux. Ainsi s'est achevée la semaine parisienne du couple Havel commencée mardi dernier où Vaclav Havel, en compagnie du maire de Paris, Bertrand Delanoë, d'Alexander Vondra, vice-premier ministre tchèque, et de la famille Tigrid, a dévoilé une plaque commémorative en l'honneur de la revue Svedectvi, Témoignage, et de son fondateur Pavel Tigrid, pour rappeler son rôle dans les années noires de la dictature communiste. A en croire les réactions des médias français, de l'hebdomadaire de gauche le Nouvel Observateur et des radios et télés jusqu'au quotidien catholique La Croix, la vie et les idées de Vaclav Havel intéressent toujours. Sa visite et son dernier livre traduit en français ont permis également de rappeler trente ans après, la naissance et le lancement de la Charte 77, mouvement qui a réussi le prodige de changer le dissident Vaclav Havel en président de la république ».
Vaclav Havel se sent-il d'ailleurs bien, à Paris ? Ecoutons la confession qu'il a faite par la même occasion à un autre correspondant de la Radio tchèque, Jan Smid.
« Paris a une atmosphère très particulière. Pendant de longues années, je n'ai eu l'occasion de la savourer que par l'intermédiaire de la littérature, par des oeuvres de Breton, Hemingway et d'autres auteurs. Lorsque, en 1968, j'ai eu l'opportunité de m'y rendre pour la première fois, j'ai pu effectivement sentir et percevoir cette atmosphère. Plus que ça. Je me suis retrouvé à Paris au moment de la révolution poétique de mai ce qui m'a, à l'époque, fort impressionné ».