Jiri Cunek, un politicien « clérico-fasciste »?
La position du vice-Premier ministre et chef du Parti chrétien-démocrate semble de plus en plus difficile à tenir. Après les soupçons de corruption, ce week-end ce sont les propos de Jiri Cunek sur les Roms et les allocations sociales qui ont provoqué de vives réactions, de la communauté rom mais aussi des partis politiques membres de la même coalition gouvernementale.
« Les propos tenus sont injurieux et inacceptables, tant pour la communauté rom que pour l'ensemble des citoyens tchèques. Et avant tout ils compromettent l'image du gouvernement de la République tchèque ».
Dans un entretien accordé vendredi dernier au tabloïd Blesk, Jiri Cunek a répondu aux questions posées par les lecteurs. Et quand l'un d'eux demande « si d'autres gens vont recevoir des allocations comme les Roms », le vice-Premier ministre se lâche : « Allez vous faire bronzer, commencez à faire du boucan avec votre famille, allumez un feu sur la place et certains politiciens finiront bien par venir et s'apitoyer sur votre sort »...
Des propos que même le chef du gouvernement, Mirek Topolanek, a qualifié de xénophobes. 16 organisations communautaires roms lui avaient demandé de se distancer de son vice-Premier ministre et de « ce début de clérico-fascisme en République tchèque».Jiri Cunek, quasiment inconnu à Prague il y a encore six mois, doit en partie sa carrière fulgurante dans les médias et la politique nationale aux méthodes radicales et contestées employées dans la petite ville de Vsetin, dont il était le maire. « Consciemment ou inconsciemment, Jiri Cunek travaille avec le racisme latent relativement élevé dans la société tchèque », analyse le sociologue Jaromir Volek.
« Je présente mes excuses à ceux qui se sont sentis visés par mes propos, mais ils se sont sentis visés parce qu'ils n'ont pas compris que ces propos ne leur étaient pas adressés » : les excuses formulées dimanche par Jiri Cunek n'ont pas convaincu tout le monde, notamment les Verts, qui s'étonnent aussi de certaines nouvelles propositions préconisées par le chef du Parti chrétien-démocrate. L'une d'entre elles consiste à permettre aux propriétaires de rompre un contrat de bail sans avoir besoin de justification.