Malgré les protestations de l'ambassade chinoise, le ministre de l'Environnement et chef du Parti des Verts Martin Bursik a hissé le drapeau tibétain devant le siège de son ministère. C'est la première fois qu'une institution gouvernementale tchèque se rallie à la campagne mondiale « Un drapeau pour le Tibet » commémorant les 80 000 victimes de la répression du soulèvement du peuple tibétain à Lhassa, le 10 mars 1959.
Photo: CTK
L'année dernière, 286 communes et villes tchèques avaient hissé le drapeau bleu et rouge avec au sommet le soleil illuminant toutes les directions. Cette année, elles seront 318, et pour la première fois, la campagne est soutenue par un représentant du gouvernement. Le ministre de l'Environnement, Martin Bursik, a hissé ce symbole du respect des droits de l'homme dès vendredi matin, au fronton du siège de son ministère. Selon lui, assumer sa responsabilité vis-à-vis de la violation des droits de l'homme est parfaitement dans la ligne de la politique étrangère de RT. Son initiative a suscité des protestations de l'ambassade de Chine à Prague, qui, déjà l'année dernière, avait invité les mairies des communes concernées à ne pas s'immiscer dans les affaires internes de la Chine. Ce vendredi, le porte-parole de l'ambassade chinoise a déclaré au quotidien Hospodarské noviny envisager une protestation officielle auprès du gouvernement tchèque.
Photo: CTK
Le ministère des Affaires étrangères, qui a accueilli avec compréhension l'initiative du ministre Bursik, vient de publier une prise de position soulignant que la République tchèque ne conteste pas la souveraineté chinoise sur le Tibet. L'attitude des gouvernements tchèques précédents avait été également plutôt prudente, car la Chine est un important partenaire commercial. Le président Vaclav Klaus a visité la Chine et mené des négociations avec le chef du gouvernement chinois à Prague. Par contre, son prédécesseur Vaclav Havel ne s'y est jamais rendu en signe de protestation contre la violation des droits de l'homme.
L'ambassadeur du Dalaï-lama Kelsang Gjalcchen et Martin Bursik, photo: CTK
La campagne mondiale « Un drapeau pour le Tibet » se déroule en Tchéquie depuis 1996. A part les 318 mairies qui s'y rallient, d'autres actions et événements sont organisés en signe de solidarité avec le peuple tibétain, dont un concert, « Le Tibet vit », donné au Rockcafé à Prague. Son sens est de soutenir un journal édité en Inde par le Centre d'enseignement de la jeunesse exilée pour unifier les Tibétains en exil, a dit à Radio Prague Romana Lousova :
« Le journal est publié à mille exemplaires, dont l'unité coûte 10 centimes d'euro, et pourtant, la rédaction connaît des difficultés énormes. C'est pour cela que nous avons décidé de donner un concert de bienfaisance. Ses recettes, bien qu'elles ne soient pas très élevées, seront changées par les exilés tibétains en une valeur incomparablement plus grande. »