Après la visite éclair de la chancelière allemande à Prague
Revenons à la très brève visite à Prague de la chancelière allemande, Angela Merkel, vendredi dernier. Un peu plus de quatre heures et demie seulement pour faire la lumière sur l'avenir de l'Union européenne surtout.
Depuis un peu plus d'un mois, c'est l'Allemagne qui préside l'Union européenne et la chancelière Angela Merkel s'est fixé pour objectif la relance du projet de Constitution européenne. Le texte du Traité constitutionnel européen a été adopté par seize pays, mais le « non » des Français et des Néerlandais a fortement influencé la décision des autres pays membres de l'Union européenne, aussi bien anciens que nouveaux, qui ne sont pas encore exprimés. Parmi eux, la République tchèque, où le chef de l'Etat et la droite sont loin d'être des partisans de la Constitution européenne existante. Pour cela, Angela Merkel ne pouvait s'attendre à un miracle et à ce que les dirigeants tchèques qu'elle a rencontrés changent d'opinion. A priori, aussi bien le président Vaclav Klaus que le Premier ministre, Mirek Topolanek, ne sont pas contre un Traité constitutionnel européen, mais ils le refusent sous sa forme actuelle. Pour le chef du gouvernement, la Constitution européenne doit rassembler les pays européens et non les diviser. Cela veut dire, en d'autres mots, que la discussion sur son texte doit durer jusqu'à ce qu'il soit acceptable pour tous les membres de l'Union européenne sans exception. La chancelière allemande a affirmé qu'elle se battrait pour l'adoption du Traité constitutionnel et que ce processus devait se réaliser avec la participation de tous les membres. Politesse oblige, elle a qualifié les entretiens qu'elles a eus à Prague de « constructifs », tout en n'oubliant pas de mentionner, après sa rencontre avec le Premier ministre, que les Tchèques sont parmi les plus critiques dans le domaine de l'intégration politique et de l'abandon d'une certaine partie de la souveraineté des membres au profit de l'Union européenne. La visite de la chancelière allemande s'est terminée par une invitation à dîner au Château de Prague, siège du président de la République. Vaclav Klaus s'est montré très sceptique à l'égard du texte actuel de la Constitution, face à l'optimisme d'Angela Merkel, en déclarant avec un certain humour :« Ella a dit que les hussites avaient combattu pour des millimètres et que j'étais une sorte de hussite qui luttait pour des millimètres... Moi j'ai affirmé que la Constitution européenne ne se jouait pas sur des millimètres, mais sur des kilomètres. C'est en cela que nous sommes différents. »
Angela Merkel reste optimiste avec un objectif : prendre en compte les réserves et les propositions des pays membres, afin que la Constitution européenne soit ratifiée d'ici aux élections au Parlement européen, en 2009, année au cours de laquelle la présidence de l'Union sera assurée par la République tchèque pendant ses six premiers mois.