Angela Merkel arrive à Prague, dix ans après la signature de la Déclaration tchéco-allemande

Angela Merkel, photo: CTK

Cette semaine était l'occasion de célébrer le dixième anniversaire de la Déclaration tchéco-allemande, un document qui a marqué l'histoire des relations entre les deux pays voisins. A l'heure où la chancelière allemande Angela Merkel est en train d'arriver dans la capitale tchèque pour parler notamment de la Constitution européenne, nous revenons aujourd'hui sur la signature de cette Déclaration destinée à panser quelques plaies encore ouvertes.

Angela Merkel,  photo: CTK
Le 21 janvier 1997, le Premier ministre tchèque de l'époque, Vaclav Klaus, et le chancelier allemand Helmut Kohl aposaient leur signature sur la Déclaration tchéco-allemande, un document destiné à orienter les relations entre les deux pays vers l'avenir, un avenir qui serait débarassé des problèmes du passé. Un passé conflictuel, parfois très douloureux. Les historiens et diplomates des deux pays avaient dû se rencontrer une dizaine de fois, onze exactement, pour se mettre d'accord sur un texte commun, dans lequel la partie allemande reconnaissait sa responsabilité dans la destruction et l'occupation de la Tchécoslovaquie et la partie tchèque exprimait ses « regrets » pour les « torts et injustices » infligés aux populations allemandes après-guerre.

Rudolf Jindrak
Mais surtout, la Déclaration commune affirmait l'engagement politique solennel des deux parties à « mettre fin aux revendications d'ordre politiques et juridiques sur les contentieux du passé ». Rudolf Jindrak a pris part aux difficiles négociations qui ont finalement abouti à la signature de ce document historique. Il est aujourd'hui l'ambassadeur de la République tchèque à Berlin :

« La Déclaration tchéco-allemande est la pierre angulaire des nouvelles relations bilatérales entre les deux pays. Les deux parties ont réussi à trouver un compromis dans lequel le passé et l'avenir se rejoignent. Et à titre personnel, ce document a pour moi une grande importance. »

Récemment, lors de sa venue à Prague, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a fait l'éloge des nouvelles relations de bon voisinage qu'entretiennent désormais les deux pays membres de l'UE :

« Je me réjouis, et j'en suis aussi un peu fier, que les Allemands et les Tchèques aient si bien réussi à discuter, sur la base d'une déclaration commune, des questions du passé comme des questions de l'avenir. »

Et c'est bien de questions d'avenir dont vient parler en ce début de week-end à Prague la chancelière allemande. Au programme des discussions notamment : la Constitution européenne, l'un des thèmes préférés du président tchèque, Vaclav Klaus, selon lequel « le Traité constitutionnel sous sa forme actuelle est inacceptable ».