Première excuse pour la stérilisation forcée d'une femme rom
Le premier verdict définitif qui sanctionne un hôpital pour la stérilisation forcée d'une femme rom vient d'être prononcé à Olomouc : la victime, une femme de 24 ans, n'a toutefois le droit qu'à une excuse.
Les stérilisations forcées de femmes, de la minorité rom pour la plupart, étaient pratiquées dans les années 1973 - 1991. De 40 à 58 femmes en auraient été victimes. Avant 1989, l'Etat incitait les femmes à avoir moins d'enfant et à se faire stériliser, en s'appuyant sur un arrêté alors en vigueur qui le permettait, contre une compensation de 10 000 couronnes.
Pour les stérilisations forcées, la Tchéquie s'est fait critiquée par le Centre européen pour les droits des Roms et une plainte a été présentée à l'ONU. Des femmes rom se sont également adressées au médiateur de la République qui est arrivé à la conclusion qu'une loi est nécessaire pour favoriser l'indemnisation des victimes des stérilisations forcées. Les tribunaux ne sont pas, pour l'instant, unanimes sur cette question. Aussi, le tribunal supérieur d'Olomouc s'est adressé à la Cour suprême pour trancher. Selon son porte-parole, le projet d'unification de la juridiction est en train d'être étudié. La possibilité d'une requête pour obtenir une indemnisation n'est donc pas exclue. Le médiateur de la République l'avait, lui aussi, soutenue, suivant l'exemple de la Suède qui, depuis le vote d'une loi spéciale, a déjà indemnisé 1600 femmes de l'équivalent de 550 000 couronnes tchèques.