Arnost Lustig, écrivain tchèque de l'Holocauste, a 80 ans
« Toutes mes héroïnes me sont proches, car elles ont essayé de vivre une vie bonne et accomplie, mais peu d'entre elles l'ont réussie, parce qu'ainsi va le train du monde », dit l'écrivain et scénariste tchèque Arnost Lustig. Les femmes et la Shoah sont au coeur de sa création littéraire et cinématographique. A l'occasion de son 80e anniversaire, ce jeudi 21 décembre, Arnost Lustig a reçu à Prague un prix du ministère de la Culture, pour avoir contribué à la renommée internationale de la littérature tchèque.
Fils d'un commerçant juif pragois, il est envoyé, en 1942, dans le ghetto de Terezin et déporté ensuite à Auschwitz et Buchenwald. Au printemps 1945, il réussit à s'évader de la marche de la mort à Dachau et regagne, clandestinement, Prague. Après la Libération, il y retrouve sa mère et sa soeur, rescapées de Mauthausen.
Arnost Lustig se lance alors dans des études de journalisme. Il collabore à plusieurs quotidiens, puis couvre la première guerre israélo-arabe en tant qu'envoyé spécial de la Radio tchécoslovaque. C'est d'ailleurs en Israël qu'il rencontre sa future femme, Vera Weislitz. Jusqu'à son départ de la Tchécoslovaquie, en 1968, Lustig poursuit sa carrière de journaliste, tout en écrivant et adaptant ses livres pour le cinéma. On connaît de lui de nombreux récits et romans, notamment « Les Diamants de la nuit », portés à l'écran par le cinéaste Jan Nemec, le roman « Dita Saxova » déjà cité, ou encore « Prière pour Katerina Horowitzova », adaptée également au cinéma. Le traumatisme de la guerre est le sujet fétiche d'Arnost Lustig. Un thème qu'il continue, aujourd'hui encore, à traiter, à travers les histoires des femmes qu'il admire, qui le fascinent. A travers leurs confessions intimes.
Depuis 1973 jusqu'à aujourd'hui, Arnost Lustig donne des cours de littérature et de cinéma à l'Université de Washington. Cela ne l'empêche pas d'être visible sur la scène culturelle tchèque et de se prononcer sur toute sorte de sujets dans les médias. Dernièrement, il s'est fait entendre dans la polémique sur le passé de l'écrivain allemand, Günter Grass.