Derniers chiffres de l'immigration en République tchèque
En septembre dernier, ils étaient précisément 310 000 à vivre en République tchèque : des Ukrainiens notamment, ainsi que des Slovaques, des Polonais, des Vietnamiens, des Russes et des ressortissants des anciens Etats membres de l'UE. C'est le dernier bilan du nombre d'étrangers en République tchèque, y compris les demandeurs d'asile. Publié lundi par l'Office national des statistiques, il constate une augmentation constante du nombre de ces nouveaux venus : 100 000 personnes en l'espace de cinq ans.
Quelques données supplémentaires : Prague, avec ses presque 100 000 habitants étrangers, est évidemment la ville la plus prisée. Fait connu, l'ouest du pays est une région privilégiée par la communauté vietnamienne, alors que les Slovaques et les Polonais débarquent souvent en Moravie, ou dans des villes industrielles en général.
Si, actuellement, les étrangers représentent 2,5% de la population en République tchèque (et relancent, par ailleurs, la natalité dans le pays) ce chiffre n'est vraiment pas des plus élevés en Europe. Autre spécificité tchèque : l'Etat ne sait pas attirer une main-d'oeuvre qualifiée.
Quelque 14% des Ukrainiens et seulement 5% des Vietnamiens, Roumains et Polonais recensés sur le marché du travail tchèque ont une formation universitaire. « Il y a dix ans, les ingénieurs ukrainiens venaient travailler chez nous en tant qu'ouvriers. Aujourd'hui, ils s'épanouissent professionnellement au Canada, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. On aurait besoin d'eux, mais cette chance que nous avons eue est définitivement perdue », constate, dans la presse tchèque, le sociologue Ivo Mozny.Les autorités tchèques ont tout de même lancé, il y a quelques années, un projet qui facilite aux experts de certains pays les conditions d'obtention de la carte de séjour. Un autre projet, axé notamment sur l'enseignement du tchèque, est en phase de préparation.
A une certaine époque pays de transit, aujourd'hui pays d'accueil de nombreux citoyens du monde, la République tchèque se prépare à une prochaine étape dans sa politique d'immigration : son ouverture aux travailleurs bulgares et roumains. Une pilule difficile à avaler pour certains Tchèques, encore mal à l'aise dans une Europe en mouvement, multinationale et multicolore. Il n'empêche que les Roumains et les Bulgares seront, semble-t-il, très sollicités dans certains secteurs. Ils pourraient, par exemple, remplacer les 400 médecins qui quittent chaque année les hôpitaux tchèques et trouvent leur bonheur en Occident.