Remise en question du budget 2007 et de l'euro en Tchéquie
Les déclarations du nouveau ministre des Finances, Vlastimil Tlusty, à propos de la loi budgétaire préparée par l'ancien ministre social-démocrate, Bohuslav Sobotka, ont semé une certaine inquiétude dans les milieux financiers et politiques.
Le projet de loi budgétaire 2007 présenté par l'ancien ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, comptait avec un déficit de l'ordre de 88 milliards de couronnes. Le nouveau chef des Finances, Vlastimil Tlusty, immédiatement après son entrée en fonction, a déclaré que ce chiffre n'était qu'une illusion et que le déficit serait bien supérieur, le gouvernement social-démocrate ayant, pendant les années qu'il était au pouvoir, énormément endetté la République tchèque. Dimanche, un duel télévisé a opposé Vlastimil Tlusty à Bohuslav Sobotka sur le thème des finances publiques qui ne seraient pas dans le meilleur état. Les commentaires de la presse de lundi ne sont pas tendres à l'égard de l'ancien ministre des Finances. Pourtant, alors que le quotidien Lidove noviny affirme que Tlusty a complètement terrassé Sobotka, Pravo, un quotidien de gauche, écrit que Tlusty a présenté des données comme des faits accomplis, alors qu'aucun audit ne les avait prouvés jusqu'à maintenant. Le quotidien économique, Hospodarske noviny, était plus rationnel : Tlusty argumenterait avec les affaires financières, mais sans offrir aucune solution. Pour lui, le projet de loi budgétaire pour l'année prochaine serait devenu une affaire politique. Les commentateurs sont unanimes en ce qui concerne la vente d'une partie des actions du géant de l'électricité, CEZ, préconisée par le ministre des Finances : c'était inévitable, car on peut cacher indéfiniement un déficit budgétaire à la banque centrale ou aux institutions de l'Union européenne. Ce mardi justement, le Premier ministre, Mirek Topolanek, a rencontré le gouverneur de la Ceska narodni banka (Banque nationale tchèque), Zdenek Tuma. Conclusion : l'adoption de l'euro en 2010 par la Tchéquie n'est pas réaliste en raison du mauvais état des finances publiques. Le projet de loi budgétaire 2007 a aussi été au programme. En dépit d'un déficit élevé, la stabilité économique de la République tchèque ne serait pas menacée. Zdenek Tuma :
« Nous affirmons, depuis le début de l'année, que beaucoup de choses adoptées par l'ancien parlement, n'étaient pas réalistes et que cela se répercuterait sur l'année 2007. Nous comptons donc avec une certaine expension du budget, mais nous ne pensons pas que cela pourrait avoir des conséquences fatales sur les marchés financiers ou influencer le cours de la couronne. »
En ce qui concerne l'adoption de l'euro par la Tchéquie, Michaela Erbenova, membre du Conseil bancaire de la Ceska narodni banka, affirme pourtant qu'il est temps d'adopter une nouvelle stratégie qui devrait s'intéresser non seulement à la date de l'entrée de la Tchéquie dans « l'eurozone », mais surtout au réformes indispensables qui doivent être réalisées dans les domaines de la santé et des retraites et, en premier lieu, dans celui des finances publiques. Une opinion qui rejoint celles du Premier ministre, Mirek Topolanek, et de son ministre des Finances, Vlastimil Tlusty. Pour Bohuslav Sobotka, les déclarations de son successeur ne sont qu'une préparation à de grandes privatisations ou à une ère d'importants déficits budgétaires...