Que reste-t-il de la mémoire du Printemps de Prague, 38 ans après ?
Ce lundi 21 août, 38 ans se sont écoulés depuis le jour où la Tchécoslovaquie a été envahie par les troupes du Pacte de Varsovie.
Comme l'a souligné dans son intervention d'ouverture le directeur général de la Radiodiffusion tchèque, Vaclav Kasik, cette institution a toujours joué un rôle important dans l'histoire moderne du pays :
« C'est un endroit vers lequel les yeux de millions de gens se tournent à tout moment crucial. Toujours, qu'il s'agisse de moments heureux ou malheureux, les gens écoutent la radio très attentivement ».
Et le directeur de mettre en relief le courage et le professionnalisme des journalistes de la radio qui ont continué à diffuser les programmes en dépit de la présence des soldats soviétiques et des risques qu'ils encouraient, dans des conditions improvisées et difficiles. Beaucoup de témoins de ces moments dramatiques se sont d'ailleurs réunis, comme chaque année, devant le bâtiment de la radio.
Le 38e anniversaire de l'écrasement du Printemps de Prague est rappelé par l'ensemble des grands quotidiens de ce lundi. Dans les pages de Lidove noviny, Jiri Dienstbier, ex-ministre des Affaires étrangères et figure de la dissidence tchécoslovaque dans les années 70 et 80, écrit, je cite, que « le Printemps de Prague et la résistance contre l'occupation représentent les meilleures traditions de notre histoire. L'effervescence nationale de 1968 est considérée dans le monde comme l'un des points-clés de la lutte pour la chute du Rideau de fer ».... Dans le même journal, Petr Pithart, ex-Premier ministre tchèque et ex-dissident lui aussi, explique que, pour lui, Alexander Dubcek, figure de proue du Printemps de Prague, n'est pas un héros. Pourquoi ? Dubcek a « perdu son départ », estime-t-il, en acceptant, deux ans après l'écrasement du Printemps, le poste d'ambassadeur à Ankara. Le jugement de Pithart est catégorique. Il dit : « Dubcek était gentil, mais faible. Pas de courage, pas d'idée »...Selon Pithart, Dubcek aurait dû refuser son poste en Turquie et soutenir moralement sa nation.Si vous voulez en savoir plus sur le regard qui, 38 ans après, est porté dans le pays sur le Printemps de Prague 1968, suivez l'une de nos prochaines rubriques de jeudi, le Miroir de la société.