L'hypothèse d'une « grande coalition » toujours officiellement rejetée
Poursuite des négociations, pour l'instant entre quatre des cinq partis représentés à la future chambre des députés. Des négociations qui ont pour but la formation d'un gouvernement stable.
La vraie nouveauté cependant, c'est la première rencontre officielle vendredi entre le chef de l'ODS, Mirek Topolanek, et le chef du CSSD, le Premier ministre sortant Jiri Paroubek. Première rencontre post-électorale officielle entre les deux grands rivaux de la rude campagne qui a précédé le scrutin.
L'idée d'une « grande coalition » n'est toujours pas, officiellement en tout cas, à l'ordre du jour. Mais personne n'ose maintenant affirmer que l'hypothèse est à écarter définitivement. Les deux leaders ont d'ailleurs indiqué qu'ils allaient poursuivre les négociations. Ils se sont également mis d'accord sur sept des priorités que devraient contenir le programme du prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur.
A l'issue de cette rencontre, Jiri Paroubek a affirmé à nouveau que son parti ne soutiendra pas un gouvernement mené par l'ODS avec les chrétiens-démocrates et les Verts. Une coalition gouvernementale qui, même si Mirek Topolanek parvenait à la former, n'aurait donc que peu de chance d'obtenir la confiance d'une majorité de députés.L'essentiel est donc vraisemblablement en train de se passer dans les coulisses, où les équipes de négociateurs s'emploient à trouver des solutions qui leur soient le plus favorable possible. Les déclarations officielles faites après les rencontres semblent rentrer dans le cadre de la stratégie de chacun pour obtenir le maximum.
La prochaine étape importante aura lieu dès ce samedi avec la réunion des dirigeants des Verts, une réunion qui s'annonce mouvementée entre les différentes fractions de ce jeune parti hétéroclite pour la première fois représenté au Parlement, et partagé entre une collaboration avec la droite, ce que semble privilégier pour l'instant son chef, et la revendication d'être un parti plutôt ancré à gauche, selon une partie des militants et des autres dirigeants.
Si Mirek Topolanek parvient tout de même à former cette coalition de centre-droit mais n'obtient pas la confiance de la chambre basse du Parlement, la Constitution prévoit la nomination d'un nouveau Premier ministre auquel le président confie la charge de former une nouvelle coalition. Cela pourrait d'ailleurs créer de nouvelles tensions, car Jiri Paroubek a déjà indiqué qu'il estimait que ce serait à lui de tenter de former cette coalition en cas d'échec de son adversaire. Mais la décision finale appartiendra au chef de l'Etat, Vaclav Klaus, qui n'entretient pas les meilleures relations avec le Premier ministre sortant depuis quelques temps déjà.