A la recherche d'une sortie à la crise gouvernementale tchèque

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek, photo: CTK

Où en sont les négociations pour la formation d'un nouveau cabinet tchèque après un énième « nouveau » tour de négociations engagé ce jeudi ?

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek,  photo: CTK
Le Parti civique démocrate /ODS/ veut former avec les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les Verts une grande coalition gouvernementale qui dirigerait le pays jusqu'à la tenue d'élections législatives anticipées prévues pour mai ou juin 2008. C'est ce que le chef de l'ODS et Premier ministre désigné, Mirek Topolanek, a annoncé à l'issue de ses rencontres avec les leaders des trois partis. Les chrétiens-démocrates sont d'accord pour une grande coalition, les Verts ne l'ont pas refusée bien que leur idée de départ était des législatives anticipées dès 2007. La social-démocratie hésite et s'est donné un délai de réflexion jusqu'à lundi prochain. Le chef du parti, Jiri Paroubek, explique pourquoi :

« Puisque nous l'avons déjà refusée, il faut maintenant chercher de nouvelles raisons pour lesquelles nous devrions l'accepter, cette fois. Nous voulons nous concentrer, sérieusement, sur cette deuxième tentative, car l'électeur est déjà bien fatigué, après six mois de recherche, mais nous voulons, éventuellement, aussi, venir avec notre propre projet et, surtout, définir un agenda de réformes à réaliser par le nouveau cabinet, tant que nous y serions représentés. »

Selon Jiri Paroubek, la social-démocratie n'est pas d'accord non plus avec le mandat limité du prochain cabinet, estimant qu'il devrait durer 3 ans au minimum, sous peine qu'une campagne électorale permanente soit menée au détriment des réformes. Mirek Topolanek n'est pas de cet avis :

« Même en une année et demi, il est possible de réaliser beaucoup de choses et le gouvernement sortant l'a d'ailleurs prouvé, depuis les 38 jours qu'il est au pouvoir. Si les réformes sont clairement définies, le gouvernement d'une large coalition sera capable de les mettre en oeuvre. »

Selon les réactions des observateurs, les chances que la social-démocratie dise oui à une grande coalition ne sont pas grandes. Ce serait elle qui en paierait le prix le plus élevé, car elle serait dans une sorte d'opposition par rapport aux trois autres membres, alors que la seule véritable opposition au Parlement, les communistes, gagneraient des points en sa défaveur. L'opposition entre les deux plus grands rivaux sur la scène politique - l'ODS et la CSSD - se poursuit donc, bien qu'il soit clair que sans leur accord, un gouvernement viable a peu de chances d'être formé.