Prague continue de rêver à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2020 ou 2024. Mais ce projet un peu fou n'a pas, loin s'en faut, que des partisans. Du coup, le maire de Prague, Pavel Bém, a émis l'idée d'un référendum à l'échelle nationale afin de déterminer si les Tchèques sont favorables ou non à une candidature de la capitale.
Pavel Bem
L'éventualité d'une consultation populaire a déjà été évoquée à plusieurs reprises, mais elle n'a jamais été envisagée que dans la perspective de Prague. « Je ne suis pas un grand partisan du référendum en général. Mais si référendum il doit y avoir, alors il concernera toute la République comme la candidature de Prague concerne tout le pays », a déclaré Pavel Bém. Ce virement de bord est la conséquence des voix, nombreuses, qui s'élèvent régulièrement pour critiquer la folie des grandeurs qui, selon elles, s'est emparée des responsables politiques et des dirigeants sportifs. Aujourd'hui, après avoir tout d'abord pensé à 2016, ces derniers se placent dans l'optique de 2020 ou 2024 pour une éventuelle tenue des JO à Prague. Certes, un dossier de candidature devrait être déposé auprès du Comité international olympique (CIO) pour 2016, mais il ne s'agirait là que d'une démarche permettant d'avoir une chance de succès quatre ans plus tard pour la XXXIIe Olympiade. « Dans l'histoire moderne des Jeux, une seule ville, Paris, a été choisie dès la première fois, a expliqué le vice-président du Comité olympique tchèque, Jiri Zednicek, au quotidien Lidové noviny. Pour le reste, il existe une règle tacite qui veut que les villes doivent manifester leur intérêt à plusieurs reprises avant d'espérer pouvoir gagner. C'est pourquoi si nous ne déposons pas de dossier pour 2016, nous pouvons tout de suite faire une croix sur 2020. »
Le maire de Prague s'attend à ce que d'ici six mois une étude complète de faisabilité soit remise aux autorités compétentes. D'ores et déjà, les premières estimations évaluent à environ 4,5 milliards d'euros le montant des investissements nécessaires à l'organisation de la plus importante manifestation sportive, sans compter les coûts relatifs, par exemple, à la construction d'infrastructures routières dignes de l'événement dont la République tchèque ne dispose pas actuellement.
Malgré son enthousiasme affiché pour une Prague olympique, le maire préfère donc pour l'instant garder les pieds sur terre. « Si les études démontrent que le projet est trop coûteux, alors nous l'abandonnerons. Tout comme si nous n'avons pas le soutien de la population », affirme-t-il. Mais avant d'envisager un tel extrême, Pavel Bém entend défendre jusqu'au bout une « idée sacrément courageuse et un formidable défi ».