Et après les inondations ?
Le niveau des rivières est en baisse un peu sur tout le territoire de la République tchèque. Les autorités et les particuliers font le bilan des dommages, mais ils réfléchissent aussi et surtout à la manière d'enrayer de telles catastrophes naturelles à l'avenir.
Les inondations qui viennent de toucher la République tchèque et qui menacent toujours son territoire, prouvent la nécessité d'édifier, le plus rapidement possible, de nouveaux équipements contre les crues des rivières tchèques et moraves. La direction du Bassin de la Moravie, le second par son importance en Tchéquie, vient de chiffrer le coût d'une telle opération pour les quinze années à venir : 500 millions d'euros. Cela veut dire que pour protéger la totalité du territoire tchèque, il faudrait plus d'un milliard d'euros. Le directeur du Bassin de la Moravie, Pavel Mylbachr, ébauche la manière dont on pourrait trouver ces milliards :
« On pense qu'il faudrait combiner les sources de financement. La plus importante serait représentée par un crédit de la banque européenne, ensuite il s'agirait de subventions de l'Etat naturellement, et en dernier lieu des crédits fournis par les associations des banques établies en Tchéquie. Lors d'une rencontre avec le Premier ministre, Jiri Paroubek, la somme de 1 milliard 250 millions d'euros a été évoquée pour toute la République tchèque. »
Construire des équipements contre les inondations est une chose, mais les autorités pensent aussi à autre chose : pourquoi payer des dommages et intérêts à des propriétaires de maisons construites dans des localités qui sont, tous les ans, menacées par les inondations ? Le ministre de l'Aménagement du territoire, Radko Martinek, est clair : « L'Etat ne peut continuer à payer de tels dédommagements ! » Le gouvernement examine donc actuellement les possibilités de débarrasser l'Etat d'un tel fardeau. D'ici à 2010, construire les équipements indispensables contre les inondations. Offrir aux propriétaires de biens immobiliers, situés dans des régions régulièrement inondées et qui ne seront pas protégés par ces équipements, une aide financière pour déménager. Eventuellement leur offrir des terrains de construction ou racheter leurs biens afin que ces propriétaires puissent construire une nouvelle habitation. A l'avenir, l'Etat pourrait aussi refuser de payer des dédommagements aux propriétaires de biens qui ont été victimes déjà plusieurs fois des inondations. Une pratique employée actuellement par les compagnies d'assurances. Et l'avenir ? Il ne serait pas rose, d'après le géologue Vaclav Cilek. Les inondations actuelles ne représentent pas une « grande crue », une « crue du siècle ou du millénaire ». Elles ne sont qu'une sorte d'exercice destiné à mettre à jour les insuffisances dans la protection du territoire tchèque contre les inondations, et une grande crue nous attend encore. Il affirme que la protection contre celles-ci ne réside pas seulement dans l'aménagement des cours d'eau, mais dans tout un ensemble de facteurs : écologiques, économiques, politiques et autres. Le problème des inondations doit être considéré d'une manière globale, affirme le géologue, et l'homme a tout fait pour l'amplifier, jusqu'à maintenant. A lui donc de réparer les dégâts et de parer aux insuffisances, de faire confiance à la nature et de rétablir son équilibre.