Rencontre du ministre de l'Intérieur avec des représentants de communautés musulmanes

Frantisek Bublan avec des représentants de communautés musulmanes, photo: CTK

La communauté musulmane en République tchèque prend ses distances avec les protestations violentes contre les caricatures de Mahomet. C'est ce dont ses représentants ont assuré le ministre de l'Intérieur, Frantisek Bublan, lors de leur rencontre, lundi. Jaroslava Gissubelova était présente:

Frantisek Bublan avec des représentants de communautés musulmanes,  photo: CTK
La minorité musulmane, qui compte près de 10 000 membres, est satisfaite de sa situation en République tchèque, en ce qui concerne la politique d'asile, la politique sociale, l'emploi et l'enseignement. Ce qui la gêne, c'est l'identification de l'islam en tant que religion avec le terrorisme, a souligné le ministre Bublan :

« La communauté musulmane considère comme très malheureuse cette identification, car elle crée une fausse image de l'islam qui peut conduire jusqu'à une radicalisation, des deux côtés. J'ai été rassuré par les représentants de la communauté : ils se sont distanciés des manifestations de violence qui ont eu lieu dans le monde en réaction à la publication des caricatures de Mahomet dans le journal Jyllands Posten et d'autres médias. La communauté musulmane en Tchéquie considère ces violences comme une attaque à l'islam même, car l'islam est une religion pacifique. J'ai été également rassuré : des violences similaires ne se préparent pas en Tchéquie, en tout cas, la communauté musulmane ne les soutiendrait pas. »

Vladimir Sanka, de la Centrale des communautés musulmanes, a assuré, de son côté, que par leurs manifestations, les musulmans ne s'attaquent pas à la liberté de parole. Cette liberté devrait toutefois avoir ses limites :

Vladimir Sanka
« On est témoin d'appels parfois contradictoires de certains politiciens. D'une part, ils reconnaissent les droits des musulmans et, de l'autre, ils laissent un espace à la dépréciation et à la profanation des valeurs de l'islam. Aucune liberté, y compris celle de la parole, n'est absolue, elle a ses limites. Celles-ci sont ancrées dans la loi qui interdit toute diffamation en rapport avec la race, la nation et les croyances, ainsi que l'instigation à la haine raciale. Définir davantage les limites de la responsabilité vis-à-vis de la diffamation des croyances ne signifie pas porter atteinte à la liberté de parole, au contraire, c'est un élément positif qui aidera à prévenir les animosités et les haines dans une Europe multiculturelle. »

Que pense la communauté musulmane de l'initiative d'un quotidien iranien qui a lancé un concours pour la meilleure caricature de l'holocauste ? On écoute Muneeb Hassan a Jalal Atassi de la Fondation islamique de Brno :

« En aucun cas, je ne pense pas qu'il soit possible de réagir aux caricatures parues au Danemark par un concours de caricatures de l'holocauste. Baser sa résistance sur le malheur des autres est encore un malheur et nous ne nous y identifions pas. »