« Plus les Tchèques sont jeunes, plus ils sont tolérants et respectueux des droits humains » révèle une étude HateFree Culture
Une récente enquête réalisée auprès de 2000 Tchèques s’est penchée sur leurs attitudes à l’égard des minorités ethniques, raciales, religieuses et sexuelles. Elle révèle que « plus les Tchèques sont jeunes, plus ils sont susceptibles d’avoir des attitudes tolérantes et de respecter les droits humains ». L’enquête commandée par la campagne HateFree Culture montre toutefois qu’une majorité écrasante considère la « coexistence » avec les communautés roms et musulmanes comme particulièrement « problématique ».
L’attitude des jeunes Tchèques vis-à-vis des minorités a connu un changement positif d’après les résultats de l’enquête de la nouvelle agence Median. Mais, une telle « tolérance » n’équivaut pas nécessairement à la conviction qu’une « coexistence » est facile ou même souhaitable.
Présentant les résultats de l’enquête lors d’une conférence de presse la semaine dernière, Martina Veverková, de l’agence Median, a déclaré que les minorités roms et musulmanes sont encore largement perçues comme étant les plus « problématiques ».
« Deux conclusions fondamentales ressortent de l’enquête. La première est que les jeunes du groupe ciblé, ayant entre 15 et 30 ans, sont plus tolérants que les personnes plus âgées. La deuxième est qu’il y a eu un changement positif chez les personnes âgées de 21 à 36 ans comparativement aux données de 2014.
Lorsque nous leur avons demandé d’évaluer les relations entre la société majoritaire et les minorités, la plupart des interrogés ont dit que les relations les plus « problématiques » étaient avec les Roms, suivis des sans-abris et des musulmans. Les moins « problématiques » étaient les Juifs, suivis des Vietnamiens et des retraités. Les gays et lesbiennes étaient en quatrième position.
Une autre conclusion intéressante est que lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient des connaissances sur les façons de vivre des minorités, la plupart ont répondu qu’ils en avaient concernant les Roms et les sans-abris mais pas pour les musulmans ».
En ce qui concerne les Roms, 86 % des interrogés considèrent la cohabitation problématique ce qui représente 5 % de moins qu’en 2014. Pour les musulmans, ce chiffre est de 47 % soit une chute de 5 points de pourcentage également. Le pourcentage de personnes décrivant la coexistence avec les sans-abris comme problématique s’est, quant à lui, maintenu à 59 %.
D’après le président de HateFree Culture, Lukáš Houdek, une partie de la recherche consistait à poser des questions hypothétiques telles que si l’interrogé préférerait louer un appartement à une personne ayant un nom à consonance tchèque ou roumaine.
« Nous testons vraiment les préjugés des gens en situation réelle. Ces questions hypothétiques prouvent ce que beaucoup de personnes remettent en question, à savoir qu’il existe une discrimination à l’encontre des Roms sur le marché du logement mais aussi pour l’accès à d’autres choses. »
D’après l’étude réalisée par l’agence Median, la moitié des interrogés ont déclaré qu’ils ne voudraient pas avoir un voisin roumain ni qu’un Roumain rejoigne leur famille par le mariage. Sur une note plus positive, la tolérance à l’égard de l’humour raciste a fortement diminué, tout comme le pourcentage de personnes qui croient en certains mythes et stéréotypes sur les groupes minoritaires.