Jiri Paroubek a présenté les thèmes-phare du programme électoral de la CSSD

« Sécurité et prospérité » - telle est la devise du parti social-démocrate, la formation la plus forte de l'actuelle coalition gouvernementale, pour les élections législatives de juin 2006. Le week-end dernier, le Premier ministre, Jiri Paroubek, a annoncé les grandes lignes du programme de son parti, un programme très social, mais vu d'un mauvais oeil par les commentateurs...

Le Premier ministre Jiri Paroubek, photo: CTK

Si le scénario de Jiri Paroubek se réalise, la social-démocratie (CSSD) formera un gouvernement minoritaire. Le chef du cabinet et leader des sociaux-démocrates pour les prochaines législatives exclut d'ores et déjà la présence du parti communiste au gouvernement, dont il espère pourtant un certain soutien au Parlement. La stratégie actuelle de la CSSD et de son principal rival, le Parti civique démocrate (ODS), est de séduire les électeurs du camp opposé, estime Hospodarske noviny, quotidien tchèque de référence. En ciblant les partisans de la droite, les sociaux-démocrates proposent, par exemple, une participation plus importante des citoyens au financement du système de santé, selon les modèles autrichien et allemand, une éventuelle introduction des frais de scolarité dans l'enseignement supérieur, ou encore une diminution des impôts sur le revenu des entreprises, des 24 % actuellement à 20 %.

Parallèlement à cela, la social-démocratie met, évidemment, l'accent sur les garanties sociales. On en revient à son slogan, « sécurité et prospérité », car Jiri Paroubek et son équipe s'engagent à tripler les allocations familiales (1000 couronnes par mois perçues pour chaque enfant et par chaque famille et jusqu'à 10 000 couronnes mensuelles pendant le congé parental). A cela s'ajoute une augmentation progressive, du salaire moyen, des pensions de retraite, ainsi qu'une croissance de 5,6 % du PIB en 2010, l'année de l'introduction envisagée de l'euro.

La CSSD promet également d'investir d'avantage dans la construction des autoroutes, d'intensifier la lutte contre la corruption et le chômage, notamment dans les régions sensibles de la Moravie et de la Bohême du nord. Jugé « moderne et ambitieux » par le Premier ministre Paroubek, le programme des sociaux-démocrates est perçu, par ses adversaires politiques ainsi que par certains spécialistes, comme difficilement réalisable, voire irrationnel.