Le négationnisme du Parti national sur l'extermination des roms pendant la Deuxième Guerre mondiale a suscité des réactions auprès de la minorité rom et des hommes politiques
Jeudi, la police a ouvert une enquête sur l'intention du Parti national d'ériger à Lety, près de Pisek, en Bohême du Sud, un monument niant l'existence d'un camp de concentration sur les lieux pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le Parti national d'extrême droite a l'intention d'ériger à l'emplacement de l'ancien camp un mémorial portant l'inscription selon laquelle Lety n'était pas un camp de concentration. Selon la présidente du parti, Petra Edelmannova, ce mémorial doit être dédié aux patriotes tchèques qui le méritent, contrairement aux vagabonds et personnes à l'attitude antisociale que les Allemands avaient internés à Lety.
Son discours a profondément choqué les représentants de la minorité rom. Cenek Ruzicka, du Comité pour le dédommagement des victimes de l'holocauste rom, dont le père et le frère ont péri à Lety, se dit prêt à former une barrière humaine pour empêcher la construction d'un tel monument. Le délégué gouvernemental aux droits de l'homme, Svatopluk Karasek, mettra tous le moyens en oeuvre pour que le monument déshonorant le lieu de piété ne soit pas dévoilé. Selon Katerina Jacques, directrice du cabinet du vice-Premier ministre, Pavel Nemec, le Parti national manifeste ouvertement des sympathies envers le mouvement nazi et renoue avec le négationnisme de l'holocauste. L'affaire est considérée comme scandaleuse et provocatrice par la majorité de politiciens. Ils refusent aussi de mener une polémique sur la question de terminologie, déclenchée l'année dernière par l'eurodéputé Miroslav Ransdorf /Parti communiste/, à savoir si Lety était un camp de concentration ou d'internement...