Ivan Lendl de retour au pays

Ivan Lendl, photo: CTK
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Alors que la Slovaquie a disputé et perdu la finale de la Coupe Davis contre la Croatie à Bratislava le week-end dernier, soit vingt-cinq ans précisément après que la Tchécoslovaquie ait remporté l'unique Saladier d'argent de son histoire (4-1 contre l'Italie en 1980), Ivan Lendl, alors membre de l'équipe victorieuse, a effectué, mardi et mercredi, une visite éclair de deux jours en République tchèque, cinq ans après sa dernière venue dans son pays d'origine.

Ivan Lendl,  photo: CTK
Le Tchécoslovaque naturalisé Américain en 1992, surnommé « Ivan le Terrible » au temps de sa splendeur pour ses dehors antipathiques et son visage impassible, est venu à Prague pour l'ouverture d'un nouveau magazin d'une grande marque de sport. Il a profité de l'occasion pour rendre une petite visite à ses parents dans sa ville natale d'Ostrava, en Moravie du Nord, avant de reprendre la direction de la Californie, où il passe une retraite dorée mais active presque exclusivement consacrée à sa femme et à ses cinq filles, ainsi qu'à sa nouvelle passion, le golf. Une activité à laquelle il se livre avec la même détermination que lorsque le stakhanoviste des courts qu'il était rafla 94 tournois, dont huit levées du Grand Chelem et cinq Masters, et resta numéro un mondial pendant 270 semaines.

Aujourd'hui propriétaire d'une société de marketing sportif et de deux clubs de tennis aux Etats-Unis, Ivan Lendl n'en a pas pour autant oublié ses racines, même s'il affirme ne pas suivre d'un oeil attentif l'actualité, notamment politique, en République tchèque. Une situation politique qui, vers la fin des années 1980, le poussa d'ailleurs à s'installer définitivement Outre-Atlantique, les responsables communistes ne voulant pas admettre que le joueur y bénéficiait de meilleures conditions de préparation.

Ivan Lendl,  photo: Anefo / Croes,  R.C.,  CC BY-SA 3.0
Sans cela, pourtant, celui dont la rivalité avec John McEnroe a marqué à tout jamais l'histoire du tennis n'aurait peut-être jamais manifesté de volonté migratrice. Et même s'il ne boit pas de bière de Plzen et avoue ne pas raffoler des « knedliky » de sa maman, au contraire de tout bon Tchèque expatrié qui se respecte, c'est avec un plaisir non feint qu'Ivan Lendl a passé ces deux jours en République tchèque. Volontiers rieur et blagueur, loin de son image caricaturale de tyran, c'est dans un tchèque parfait (bien qu'au fort accent américain) qu'il a raconté sa vie aux journalistes pragois. Et ceux-ci lui en sont reconnaissants. Car si l'ingrat public parisien de Rolland-Garros se souvient sans doute plus de son incroyable défaite contre Michael Chang en 1989 que de son mémorable renversement de situation en finale contre McEnroe cinq ans plus tôt, les Tchèques, eux, n'oublient pas ce que reste Ivan Lendl : une légende vivante du tennis d'une certaine époque...