Les femmes - une espèce rare dans la politique tchèque
Une femme à la tête du gouvernement en République tchèque ?... Un jour peut-être, mais certainement pas dans un avenir très proche. La très faible présence des femmes tchèques dans la haute politique est de notoriété publique. Alena Gebertova.
Deux femmes au sein du cabinet tchèque de dix-huit membres, une trentaine de femmes au sein de la Chambre basse comptant deux cents députés, treize femmes sur quatre-vingt-onze membres de la Chambre haute du Parlement tchèque... Les chiffres sont on ne peut plus éloquents : les femmes constituent une espèce assez rare sur la scène politique tchèque. Une explication de Mme Zdenka Hajna, présidente de l'Union des femmes tchèques :
« La société tchèque est patriarcale ce qui veut dire que les rôles que doivent jouer les femmes et les hommes sont strictement définis. Les stéréotypes ancrés veulent que la place de la femme soit avant tout celle qu'elle occupe au foyer. »
Pourtant, les femmes, quant à elles, ont envie de s'engager. En témoignent leurs activités au niveau communal et municipal. Il existe même des districts - dans la région de Havlickuv Brod par exemple - où l'on peut trouver sur la liste des candidats aux prochaines élections municipales, plus de femmes que d'hommes... Quel est intérêt d'une plus grande participation des femmes à la politique ? Zdenka Hajna :
« Dans notre société, avec les femmes, une plus grande attention serait prêtée aux thèmes qui intéressent vraiment les habitants, qu'il s'agisse de la politique familiale ou des domaines social et économique ».
En ce qui concerne la représentation des femmes au Parlement tchèque, à en juger d'après les listes préliminaires des candidats, la situation ne sera pas meilleure à l'issue des prochaines législatives, en juin 2006. Des quotas ou la discrimination positive seraient-ils une bonne solution ? Une réponse de la présidente de l'Union des femmes tchèques :
« J'accueillerais favorablement des mesures positives, je suis aussi pour des quota... D'ailleurs, en soumettant des suggestions relatives à la loi électorale, en coopération avec le Conseil gouvernemental pour les droits de l'homme, nous nous inspirions par la loi électorale française. Ce qui nous plaît c'est l'idée de la distribution des cotisations aux différents partis selon la proportionnalité obtenue entre les femmes et les hommes ».