Les autorités cubaines ont interdit la célébration de la fête nationale de la République tchèque organisée à La Havane
Une réception offerte à l'occasion du 87e anniversaire de la fondation de la Tchécoslovaquie dans un hôtel de luxe à La Havane a été interdite par les autorités cubaines. Ces dernières l'ont qualifiée de contre-révolutionnaire, compte tenu de la présence de Dames en blanc, mouvement qui regroupe des épouses et des proches de prisonniers politiques cubains.
Après avoir été informé par la direction de l'hôtel de cette interdiction, l'ambassadeur tchèque à La Havane, Petr Stiegler, a décidé de l'organiser dans sa résidence. Finalement, pas moins de vingt épouses de dissidents cubains emprisonnés et les ambassadeurs de plusieurs pays européens ont pris part à la soirée improvisée. Les dirigeants cubains ont boycotté l'invitation. Le chef de la diplomatie tchèque, Cyril Svoboda, qui veut inviter l'Union européenne à réagir à cette interdiction, n'exclut pas un nouveau durcissement de l'attitude envers Cuba.
La République tchèque est l'un des pays parmi les plus critiques du régime castriste. Prague continue non seulement de militer activement en faveur des dissidents cubains, mais elle s'est aussi opposée à un assouplissement des sanctions adoptés en juin dernier par l'UE. Au sein de l'ONU, la Tchéquie a réussi à faire voter les résolutions attirant l'attention sur la violation des droits de l'homme à Cuba. En 2001, deux Tchèques ont été arrêtés à Cuba à cause de contacts avec des dissidents, et en mai dernier, les autorités cubaines ont expulsé le sénateur Karel Schwarzenberg. Le quotidien Mlada fronta Dnes écrit que le dictateur cubain Fidel Castro s'est vengé pour l'attitude tchèque sans compromis vis-à-vis des droits de l'homme sur l'île de la « liberté ». Les relations « gelées » entre Prague et la Havane restent donc toujours tendues ...