L'euro en République tchèque pas avant 2010

Photo: Commission européenne
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En visite à la Banque nationale, lundi, le Premier ministre Jiri Paroubek a annoncé qu'il allait soutenir le passage de la couronne à l'euro en République tchèque en 2010. Initialement, la politique du pays tablait sur l'entrée dans la zone de la monnaie unique européenne en 2009. Une modification dans le planning que le chef du gouvernement a justifié en expliquant que « 2009 n'était pas une échéance opportune ».

Le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, a pour sa part déclaré que la République tchèque entendait remettre à plus tard son entrée dans le Mécanisme de taux de change européen appelé MCE II. Ce mécanisme consiste en la fixation par la Banque centrale européenne d'un taux de change qui, probablement pendant une période de deux ans pour la Tchéquie, ne tolère qu'un écart de 15 % entre la devise nationale des pays membres de l'UE n'ayant pas encore intégré la zone euro et la monnaie européenne. A l'heure actuelle, la République tchèque fait partie des derniers pays parmi les dix ayant intégré l'UE en mai 2004 à ne pas avoir encore souscrit au MCE II.

Les négociations pour l'entrée dans le MCE II sont donc repoussées au plus tôt au second semestre 2006, la décision définitive étant alors prise début 2007. Jiri Paroubek comme Bohuslav Sobotka estiment, en effet, que de telles négociations ne peuvent être entamées dans un avenir proche alors que les élections législatives se tiendront en juin 2006. « Nous ne pouvons pas placer le prochain gouvernement devant un fait accompli, et ce quelque soit son orientation politique », a expliqué le ministre des Finances.

Photo: Commission européenne
D'une manière générale, les économistes considèrent comme raisonnable et réaliste la décision du gouvernement, à l'image de Markéta Sichtarova, de la société Next finance, qui pense que plus l'euro sera adopté tard en République tchèque, mieux ce sera. « Le pays devrait adopter l'euro seulement quand il sera totalement prêt, affirme-t-elle. Dans le cas inverse, cela pourrait causer des dommages à l'économie. Je pense que nous ne devrions pas nous presser, mais au contraire attendre que notre économie se rapproche de la moyenne européenne. Nous estimons que l'année 2011 serait optimale pour l'adoption de la monnaie. Mais c'est certainement inacceptable d'un point de vue politique. »

Suite à l'annonce faite par la République tchèque, la Commission européenne a rappelé que l'entrée dans la zone euro était obligatoire pour chacun des 25 pays membres de l'UE, mais que la date de cette entrée était du ressort de chaque gouvernement. Voilà aussi pourquoi la République tchèque, qui va devoir procéder à d'importantes réformes notamment sociales et fiscales et qui pour l'instant ne maîtrise pas le déficit de ses finances publiques, préfère ne pas précipiter les choses. Du coup, aujourd'hui, même 2010 n'apparaît que comme un point plus ou moins net sur la ligne d'horizon.