CzechTek 2005 : premier souci pour le chef du gouvernement ?
Vendredi dernier, Jiri Paroubek fêtait ses cent premiers jours à la tête du gouvernement. Cent jours durant lesquels il a réussi à faire remonter le Parti social-démocrate (CSSD) dans les sondages et à se hisser parmi les hommes politiques préférés du pays. Mais, depuis ce week-end et l'intervention musclée des forces de l'ordre lors du festival techno CzechTek, ses adversaires tentent de reprendre le dessus.
Vaclav Klaus, toujours président d'honneur de l'ODS, a été l'un des premiers à réagir en qualifiant l'intervention d' « erreur grossière ». Ce n'est pas la première fois que le chef de l'Etat et le Premier ministre s'affrontent par médias interposés. Jiri Paroubek, qui a interrompu ses vacances pour se rendre mercredi sur les lieux des affrontements, y voit une explication simple :
« Monsieur le Président s'est rendu compte que ma cote de popularité auprès du public était en augmentation... Il se comporte toujours - et de plus en plus - comme le président d'honneur de l'ODS ».L'une des étoiles montantes de l'ODS, le maire de Prague, Pavel Bem, tente également de tirer profit de la situation. Malgré des plaintes de Pragois, il refuse d'intervenir contre les teufeurs qui se sont repliés sur la capitale, avec camions, musique et chiens :
« Si jamais ces manifestations se transformaient en technoparty nocturne, j'ai bien peur que les Pragois voient alors quel résultat peut avoir cette intervention non-professionnelle et non-justifiée de la police tchèque, réalisée avec l'accord du Premier ministre Paroubek et du ministre Bublan. »
Les sénateurs, dont la majorité sont membres de l'ODS, devaient jeudi débattre du bien-fondé et des méthodes de l'intervention des policiers anti-émeutes, des méthodes très critiquables si l'on en juge par certaines images tournées sur place. La veille, des milliers de personnes se sont encore rassemblées devant le ministère de l'Intérieur et dans d'autres villes du pays pour dénoncer « l'Etat-policier ».C'est la première fois depuis 1989 - exception faite de la crise de la télévision publique - que de tels happenings se poursuivent pendant plus de trois jours en République tchèque. Un premier défi que Jiri Paroubek va devoir relever très vite s'il ne veut pas que ses cent premiers jours à la tête du gouvernement ne restent la seule période faste de son mandat.